Pas d’essence à 1$ en cas de boycottage
Une vidéo virale réclame la mise au ban de Petro-Canada
Coup d'oeil sur cet article
L’appel au boycottage de Petro-Canada dans une vidéo virale publiée par un automobiliste en colère pourrait nuire aux détaillants, mais ne fera pas baisser les prix sous la barre de 1 $ le litre, estiment des experts.
Dans une vidéo visionnée plus d’un million de fois sur les réseaux sociaux, un automobiliste dénonce le prix de 1,24 $ le litre de diesel qu’il vient de payer.
« Si on veut que les choses changent, c’est pas compliqué, à partir du 1er décembre, on va boycotter Petro-Canada [...] On va l’obliger à baisser ses prix. [...] De l’essence en bas de 1 $, ça se peut », dit dans la vidéo l’homme qui ne souhaite plus être identifié parce qu’il aurait reçu des menaces.
En s’en prenant à Petro-Canada, l’automobiliste mécontent espère aussi forcer les autres pétrolières à baisser leurs prix.
« Ce n’est pas la première fois que j’entends un tel appel au boycott, explique Annie Gauthier, porte-parole de CAA-Québec. C’est sûr que quand le prix change tous les jours et qu’on ne sait pas pourquoi, c’est frustrant. »
Dan McTeague, expert chez gasbuddy.com, comprend lui aussi cette colère puisque le prix du litre d’essence est monté de 20 cents par rapport à l’an dernier, ce qui représente 600 $ de plus par année pour un automobiliste régulier.
Mais cette hausse dépend de plusieurs facteurs complexes, dont la plupart échappent au pouvoir des pétrolières, explique Sonia Marcotte, présidente de l’Association québécoise des indépendants du pétrole.
Il y a tout d’abord le prix du pétrole brut déterminé sur le marché mondial. Ensuite, il y a le raffinage, dont le coût pour le Québec est en grande partie établi à New York. Puis, il y a le transport et les taxes. Et enfin, il y a la marge du détaillant.
« Maillon de la chaîne »
« En cas de boycott, on ne s’en prend qu’aux détaillants qui ne sont qu’un maillon de la chaîne », dit Mme Marcotte.
Présentement, le prix de l’essence raffinée à Montréal est de 68 cents le litre. En y ajoutant les taxes et le transport, on obtient un montant d’environ 1,16 $ le litre qui est revendu entre 1,17 et 1,34 $.
Mme Marcotte rappelle aussi que Petro-Canada pourrait vendre son essence à d’autres détaillants que ceux de sa bannière.
La firme Suncor, propriétaire de Petro-Canada, dit être au courant de l’appel au boycottage et affirme respecter le droit des Canadiens à exprimer leur opinion.