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Le congé de taxe à Netflix ne passe pas au Québec

Un sondage démontre qu’une forte majorité de Québécois désapprouvent la politique du fédéral face à Netflix

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Près des trois quarts des Québécois trouvent injuste l’exemption de taxe accordée à Netflix par Ottawa, révèle un sondage Léger.

Selon cette étude, 72 % des Québécois croient qu’il est inéquitable que Netflix et d’autres géants étrangers du web puissent échapper aux taxes que doivent payer leurs concurrents canadiens, comme Bell, Québecor et Cogeco.

Le président de Léger, Jean-Marc Léger, parle d’un verdict clair.

«Souvent, dans les sondages, on se retrouve à 50-50. Ici, il n’y a pas d’ambiguïté: les gens n’acceptent pas que le gouvernement fédéral ne taxe pas Netflix.»

Commandé par Québecor, ce sondage web, réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 1025 Québécois, paraît au moment où plus d’une centaine d’artistes, producteurs, diffuseurs et gens d’affaires s’unissent pour décrier la politique du fédéral face aux géants étrangers du web, comme Netflix, Amazon et Google.

Incompréhension du public

Dévoilée en septembre, la politique culturelle de Mélanie Joly, ministre du Patrimoine du gouvernement de Justin Trudeau, a été la cible de nombreuses attaques. Son refus de taxer Netflix a été vivement dénoncé, même si Mme Joly affirme que l’entreprise de diffusion en continu s’est engagée à investir 500 millions $ sur 5 ans pour produire du contenu canadien.

Or, seulement le quart des Québécois (27 %) croient à cette promesse, et une écrasante majorité des répondants (89 %) veulent voir le contenu du contrat.

«Les gens ne comprennent pas pourquoi cette entente reste privée, souligne Jean-Marc Léger. Le gouvernement Trudeau a mis la barre haute en parlant de transparence en début de mandat. Les Canadiens l’ont pris au mot. Pourquoi est-ce qu’une telle entente devrait rester secrète?»

«Pour les Québécois, le gouvernement n’a pas fait ses devoirs dans ce dossier, poursuit M. Léger. Il y a beaucoup d’erreurs de gestion dans ce dossier.»

Un débat «majeur»

L’affaire Netflix interpelle la population, révèle le rapport. Près de 60 % des répondants croient d’ailleurs que l’arrivée des Netflix, Apple, Amazon et Google menace la télévision québécoise.

«Que 82 % de gens aient entendu parler du débat, ça veut dire que c’est quelque chose de majeur, observe Jean-Marc Léger. Les gens se sentent concernés. Ils sont au courant. Ils savent de quoi ils parlent. Ce n’est pas un débat comme les autres.»

Les résultats sans équivoque du sondage devraient résonner fort à Ottawa, estime Jean-Marc Léger.

«Pour un gouvernement, le pouls du public, c’est toujours majeur. Le gouvernement de Justin Trudeau est encore très populaire au Québec, mais cette décision sur Netflix risque d’augmenter son nombre d’ennemis parce qu’il touche une corde sensible des Québécois: la culture francophone.»

 

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