Un Carr plus mature
Il contribue à la renaissance du quatrième trio du Canadien
À son premier match préparatoire cette saison avec le Canadien, Daniel Carr jouait à l’aile gauche aux côtés de Peter Holland et de Markus Eisenschmid. Il pouvait déjà saisir le message. Il se destinait à un poste avec le Rocket de Laval et non avec le CH.
Le rêve de la LNH semblait lui glisser entre les mains. Carr se retrouvait loin dans l’organigramme de l’équipe. Quand Marc Bergevin et Claude Julien s’amusaient à composer leur formation au cours de l’été, ils ne devaient jamais écrire son nom sur le tableau.
Depuis cette rencontre préparatoire du 20 septembre contre les Capitals de Washington, Carr a tranquillement gravi les échelons. Et il l’a fait de la bonne façon.
Avant son rappel au grand club le 30 novembre, l’Albertain avait produit au rythme de pratiquement un point par match avec le Rocket avec 19 points (11 buts, 8 passes) en 20 matchs.
« J’ai essayé de faire de mon mieux au camp, même si je n’avais pas beaucoup d’occasions, a rappelé Carr à la veille du match contre Connor McDavid et les Oilers d’Edmonton. Et je crois l’avoir fait. Une fois à Laval, tu as deux options. Tu peux aller là, te sentir mal et bouder, ou tu peux simplement jouer. C’est la plus grande chose que j’ai apprise. On est choyés de jouer au hockey. Ça a fonctionné pour moi. C’est à moi de garder mon état d’esprit. »
Apprendre dans l’adversité
Jamais repêché, Carr a fait son entrée dans l’organisation du Tricolore en paraphant un contrat comme joueur autonome au mois d’avril 2014. Quelques jours plus tôt, il avait remporté le championnat de la NCAA (Frozen Four) avec Union College. Le défenseur Shayne Gostisbehere, aujourd’hui avec les Flyers de Philadelphie, était la grande étoile de l’équipe.
Après son passage de quatre ans sur les bancs d’école à Union, Carr a joué une saison complète avec les Bulldogs de Hamilton (2014-2015) pour ensuite répartir son temps lors des deux saisons suivantes entre les IceCaps de St. John’s et le CH.
À ses débuts à Montréal, Carr se faisait comparer à Brendan Gallagher. On croyait que ce n’était qu’une question de temps avant qu’il s’établisse comme un régulier dans la LNH. Mais ce ne fut pas le cas.
« Je crois avoir beaucoup appris, surtout l’an dernier, a mentionné l’ailier de 26 ans. En début de saison, l’an dernier, avec le Canadien, c’était pas mal la première fois que je me faisais rayer de la formation. Tu dois apprendre à composer avec ça, et t’assurer que ça ne te joue pas dans la tête, pour qu’à ta prochaine occasion, tu n’y penses plus. Les gens ne réalisent pas à quel point c’est stressant et difficile. Tu dois vraiment apprendre à vivre avec ça.
« J’en suis maintenant à ma quatrième année chez les pros, a-t-il continué. Tu apprends plein de choses sur la préparation, l’état d’esprit. Souvent, c’est simplement de relaxer un peu plus au lieu de t’imposer de la pression. Ça demeure un jeu. »
Un trio du Rocket
Un seul but en 26 matchs. C’était la production offensive inexistante du quatrième trio du CH pour les premières semaines de la saison. Et ce but avait été marqué par Alex Galchenyuk, qui devrait normalement remplir un rôle dans le top six.
Au cours des quatre dernières rencontres, Julien a eu la main heureuse avec son quatrième trio en réunissant trois joueurs du Rocket, Byron Froese, Nicolas Deslauriers et Carr. En plus de remplir le mandat type d’une quatrième unité en procurant de l’énergie à l’équipe avec des mises en échec, les trois anciens du Rocket ont trouvé des façons de contribuer à l’attaque.
Lors des quatre dernières sorties, Carr a eu six points (2 buts, 4 passes), Deslauriers quatre points (1 but, 3 passes) et Froese a trois points (3 passes).
« Ils semblent se trouver et se donner des chances de marquer, a résumé Julien. La façon qu’ils travaillent ensemble, c’est ce qui en fait un bon trio. »