La journée de ses rêves chaque jour
Une mère de famille a renoncé à un salaire de six chiffres pour se lancer en affaires
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RIVIÈRE-DU-LOUP | Christiane Plamondon avait un bon emploi en santé et sécurité au travail au sein de la plus grosse entreprise privée de Rivière-du-Loup. Mais elle a décidé de ne pas revenir au travail après son congé de maternité. L’appel de l’entrepreneuriat était trop fort.
Elle a quitté son travail qui lui offrait la sécurité et de bonnes conditions chez Premier Tech.
« J’avais plus peur de mourir à petit feu au travail que de ne pas payer mes factures », résume l’entrepreneure de 35 ans.
Elle a même dit non à un poste haut placé dans une grosse compagnie minière qui offrait un salaire dans les six chiffres.
Elle a lancé en 2009 sa propre entreprise en santé et sécurité au travail qui l’amène à rencontrer des clients partout en province.
Elle est aussi coactionnaire avec son conjoint d’une entreprise florissante dans le domaine des événements dans la région du Bas-Saint-Laurent, tout en jonglant avec son rôle de mère de trois enfants.
Christiane Plamondon l’admet d’emblée, bien qu’elle soit compétente, elle n’était pas une bonne « employée ».
« Je causais plus de frustrations qu’autre chose. J’allais trop vite, j’étais toujours en mode solution et j’étais incapable de suivre une consigne sans tenter de transformer ou améliorer. Ça dérange », dit-elle. Elle déstabilisait les équipes en place et plusieurs se sentaient menacés.
Hésitations
Même si aujourd’hui elle s’affirme en tant que femme entrepreneure, la décision de quitter la stabilité a été longue à prendre et difficile sur le plan financier.
« J’en ai eu des brûlements d’estomac, et oui je me suis fait inviter à manger par ma famille », dit Christiane Plamondon, au sujet des fins de mois plus difficiles.
Son conjoint et elle ont fait tripler le chiffre d’affaires d’Animation de l’Est, une entreprise qui tenait une quarantaine d’événements il y a deux ans, mais qui en a au moins tenu 350 en 2017.
« Avant, je sortais du travail et je voulais manger les murs. Aujourd’hui, je ne travaille pas, je m’amuse. Si j’ai le cerveau en jello le mercredi matin, ça ira au soir pour la touche magique. Dans un bureau, je dois travailler selon leurs heures d’ouverture », estime-t-elle.
Son destin en main
Les journées ne sont pas toujours roses en affaires, même si elle a pris son destin professionnel en main.
« Oui des fois je braille, mais tu ne peux pas dire que c’est la faute de l’autre. Avoir l’impression qu’on peut faire une différence ou avoir de l’impact, ça nourrit. »
Elle sait qu’elle n’est pas la seule à avoir ce profond désir de quitter un milieu professionnel, même si les vacances sont comprises et que le salaire est le même chaque semaine.
« Plus on attend, plus c’est difficile. Le plus gros frein, c’est soi-même. Mais je ne reviendrais pas en arrière. Chaque jour, j’ai le choix de décider que ce sera la journée de mes rêves », conclut-elle.
UNE DE MES MEILLEURES DÉCISIONS
Entreprendre avec mon mari et mettre nos talents entrepreneuriaux complémentaires en commun
UNE DE MES PIRES DÉCISIONS
Avoir attendu aussi longtemps avant de me faire confiance et me lancer en affaires
Christiane Plamondon, 35 ans
2009 : Démarrage de Conseillère SST à la fin de mon congé de maternité
2013 : Naissance des jumeaux et année record pour mon entreprise
2015 : Début de ma participation à Animation de l’Est (chiffre d’affaires de 55 000 $)
2017 : Acquisition officielle de 50 % des parts d’Animation de l’Est (+ 300 000 $ de chiffres d’affaires). Stabilité en ce qui a trait à Conseillère SST