Valérie Plante prend la bonne décision
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C’était tellement la bonne et la seule décision à prendre. La nouvelle mairesse de Montréal, Valérie Plante, nous débarrasse enfin de la Formule E. Un gâchis sans nom hérité de son prédécesseur, Denis Coderre.
Gênant, coûteux et méprisant pour les citoyens et commerçants enfermés pendant des semaines dans ce vaste chantier planté en plein cœur du Centre-Sud de Montréal, ce gâchis ne se reproduira pas l’an prochain. Alléluia !
Valérie Plante a fait ce qu’il fallait et les Montréalais lui en devront une fière chandelle. Le plus important est qu’elle l’a fait pour les bonnes raisons. Soit par respect pour les citoyens touchés et les finances publiques de la Ville, qu’on y a allègrement gaspillées.
Et pour cause. Ce projet mal ficelé sentait mauvais dès le début. L’ancien maire Coderre se moquait publiquement des doléances pourtant fondées des résidents du Centre-Sud, dont plusieurs vivent en plus sous le seuil de la pauvreté. Comme « acceptabilité sociale », c’était zéro.
Le mystère et les cachotteries qui ont trop longtemps entouré le nombre précis de billets vendus et invendus ont également nourri les nombreux soupçons à propos d’une trop grande proximité entre la mairie et les promoteurs.
Vitrine, mon œil !
Les Montréalais ont perdu des millions en fonds publics dans cette aventure mort-née. Le tout, en plus, sans même que la moindre infrastructure sportive permanente ait été tout au moins créée pour l’usage éventuel des Montréalais.
Quant à la « vitrine mondiale » que la Formule E devait supposément offrir à Montréal et à l’électrification des transports, c’était une chimère. Une chimère grosse comme le nez de Pinocchio, qu’on voyait pousser au milieu du visage de Denis Coderre chaque fois qu’il en parlait.
Devant un raté aussi monumental, au parfum possible de patronage ou de conflits d’intérêts, il n’y a rien d’étonnant à ce que l’inspecteur général de la Ville de Montréal fasse enquête. Heureusement pour les Montréalais, Denis Gallant est plus rapide que l’UPAC...
Pour tout dire, Denis Coderre est drôlement chanceux de ne plus être maire au moment où l’on apprend l’ampleur du gouffre financier de sa bien-aimée Formule E.
Un seul bémol
Pour la mairesse Valérie Plante, c’est l’occasion de montrer de quel type de leadership elle se chauffe. On dirait bien, pour le moment, qu’il s’agit d’un leadership réaliste et respectueux de ses citoyens. Tenez, ça fera changement.
Bref, sa décision sage est de bon augure pour la suite des choses. Un seul bémol, toutefois. Dans sa déclaration lue hier en conférence de presse, la mairesse est passée à l’anglais quelques fois. À ce chapitre, elle serait sûrement tout aussi sage de ne pas en prendre autant l’habitude pour l’avenir.
Montréal est certes et fort heureusement une grande ville diversifiée et pluriethnique, mais elle est également la métropole du seul État francophone d’Amérique.
Il s’agit de ne pas l’oublier. Ça aussi, c’est une question de respect.