Drouin progresse depuis le début de l'année
Il y a plusieurs similitudes entre Jonathan Drouin et Alex Galchenyuk. Drouin a grimpé sur l’estrade au troisième rang lors du repêchage de 2013 avec le Lightning de Tampa Bay, Galchenyuk a été le troisième choix au total par le Canadien en 2012.
S’ils ont tous les deux à subir la pression d’un choix très hâtif au repêchage, ils doivent aussi trouver leur position idéale dans la LNH.
À ses cinq premières saisons à Montréal, Galchenyuk a fait la navette entre les postes de centre et d’ailier gauche. Dans son bilan après l’élimination de l’équipe l’an dernier au premier tour des plus récentes séries, Marc Bergevin et Claude Julien avaient conclu que l’Américain deviendrait un meilleur joueur dans la LNH sur le flanc gauche. Depuis le début de la saison, le numéro 27 n’a pas fait de retour au centre.
Acquis en juin dernier contre le défenseur Mikhaïl Sergachev, Drouin a rapidement compris qu’il aurait comme mandat de jouer au centre du premier trio avec sa nouvelle équipe. À ses trois saisons précédentes à Tampa, le Québécois avait surtout joué à l’aile gauche et à l’aile droite.
En progression
À sa dernière rencontre avec les journalistes, le 7 janvier, Bergevin n’avait pas eu peur de dire que dans un monde idéal, Drouin jouerait à l’aile et non au centre.
Démuni à cette cruciale position, le CH n’a pas d’autre alternative que de miser sur Drouin. La semaine dernière, Julien a brièvement replacé le numéro 92 sur le flanc gauche lors de la visite à Boston. Mais après moins de 30 minutes, l’entraîneur en chef a terminé l’expérience en le replaçant au centre. Julien a eu la main heureuse en insérant Nicolas Deslauriers à la droite de Drouin et de Galchenyuk.
« Il y a une progression depuis le début de l’année avec Jonathan, a dit Julien. C’est un joueur capable de jouer au centre. Il peut mieux utiliser toute la glace et il est un bon fabricant de jeux. Il cherche à s’améliorer et il en parle souvent. En territoire défensif, il se questionne encore sur son positionnement et sur la lecture des jeux. Il fait des ajustements. Contre l’Avalanche [mardi], il a joué son meilleur match depuis un bon bout de temps et nous espérons construire là-dessus. »
Plus lourd
À l’instar de Michel Therrien, qui a répété des dizaines de fois que Galchenyuk restait un jeune joueur et qu’il avait besoin de temps pour se développer comme un bon centre, Julien a prôné la patience.
« Nous voulons continuer de travailler avec lui pour faire de lui le joueur que nous pensons qu’il peut être, a souligné Julien. Jonathan n’a que 22 ans même si on a tendance à le décrire comme un vétéran. Il a un énorme potentiel, mais il faut rester extrêmement patient pour faire de lui un joueur d’élite comme nous croyons qu’il peut devenir. »
À la veille du match contre les Hurricanes, Drouin a rapidement parlé d’un autre facteur pour son adaptation à sa nouvelle position. Comme il l’avait expliqué au collègue de RDS Marc Denis, il a gagné en masse musculaire au cours de l’été en faisant osciller la balance à 202 lb.
« Je n’avais pas le choix, je devais me renforcir physiquement, a expliqué Drouin au Journal. J’ai probablement perdu un peu en rapidité en début de saison, mais je me sens bien maintenant. Je suis de retour à 192 lb environ et j’ai une meilleure accélération. »
Drouin a déjà dit que d’ici la fin de la saison, il souhaite effacer son mauvais départ et terminer sur une bonne note. Brendan Gallagher le croit capable d’y arriver.
« Je ne m’inquiète absolument pas pour lui, a répliqué le petit ailier droit. Il a un talent fou, mais il y a une période d’apprentissage pour lui. Il vivait pour la première fois une transaction et ce n’était pas facile de débarquer à Montréal. Les attentes étaient très élevées. Il y avait beaucoup de pression sur ses épaules. Quand ça ne va pas comme tu veux, ça peut devenir stressant. Je sais qu’il aimerait avoir plus de points et nous aimerions avoir plus de victoires. Jonathan réalisera de grandes choses dans l’uniforme du Canadien pour plusieurs années. Il est encore très jeune. »
Ça revient encore une fois à la patience. Mais dans une ville comme Montréal, ce concept reste difficile à assimiler.