Le ministre démissionnaire Kent Hehr visé par d’autres allégations
OTTAWA | Déjà embarrassé par des problèmes éthiques, le gouvernement Trudeau devra en plus gérer le cas d’un député visé par de nouvelles allégations d’inconduites sexuelles, lundi, alors que les travaux parlementaires reprennent à Ottawa.
Le whip libéral Pablo Rodriguez a confirmé que l’enquête visant l’ex-ministre Kent Hehr a été élargie à la suite du témoignage ce week-end d’une employée de bureau de circonscription qui dit avoir subi un attouchement de la part de M. Hehr.
« La plainte a été immédiatement envoyée à la personne responsable de l’enquête », a dit M. Rodriguez, après avoir pris connaissance d’un reportage de la CBC diffusé dimanche.
Au caucus
Croisé à sa sortie du Parlement en fin de journée, Justin Trudeau n’a pas souhaité commenter cette nouvelle allégation, passant comme un coup de vent devant les journalistes.
Kent Herh, l’ancien ministre des Sports et des Personnes handicapées, a démissionné de son poste jeudi dernier en raison d’allégations de comportement inapproprié envers les femmes alors qu’il était député provincial en Alberta, de 2008 à 2015.
S’il n’a plus accès à sa limousine, M. Hehr demeure toutefois membre du caucus libéral.
Le gouvernement Trudeau se serait bien passé de cette affaire, qui s’ajoute aux questions éthiques qui l’ont embarrassé dans les derniers mois.
Rappelons que la commissaire à l’éthique a blâmé Justin Trudeau fin décembre pour son séjour sur l’île d’un riche philanthrope il y a un an. Un sujet qui risque d’animer les débats dès cette semaine à la période de questions.
Gêne
La grande majorité des députés libéraux se sont réunis en caucus au parlement canadien, dimanche, 24 heures avant la reprise des travaux.
Plusieurs élus croisés dans les couloirs de l’édifice ont dit sans grande conviction être « à l’aise » avec le fait que M. Hehr siège toujours à leur côté.
La ministre québécoise Mélanie Joly a quant à elle insisté sur l’importance de respecter l’enquête en cours pour qu’il y ait une « équité procédurale dans le respect des victimes, mais aussi dans le respect des personnes qui sont visées par les allégations ».
Trudeau dénonce
Dans un discours adressé à ses troupes devant les journalistes en matinée, Justin Trudeau a pris la part des femmes qui dénoncent le harcèlement sexuel dont elles sont victimes, alors que Kent Hehr, lui, brillait par son absence.
« Lorsque les femmes prennent la parole, nous avons la responsabilité de les écouter et de les croire », a déclaré le premier ministre. Pour M. Trudeau, les campagnes de dénonciation comme #moiaussi méritent toute l’attention qu’elles reçoivent, car le « harcèlement sexuel est un problème systémique », selon lui.