Merci aux Pays-Bas!
Coup d'oeil sur cet article
GANGNEUNG | On dit que le malheur des uns fait le bonheur des autres. C’est vrai dans le cas de Ted-Jan Bloemen.
C’est parce qu’il n’était pas assez bon pour l’équipe néerlandaise de patinage de vitesse et qu’il voulait relancer sa carrière que Bloemen a déménagé au Canada, le pays natal de son père, il y a quatre ans.
Et c’est donc comme ça qu’il a pu joindre le programme de longue piste canadien basé à Calgary, pour finalement aider le pays à ajouter une médaille à sa collection, jeudi, avec sa victoire au 10 000 mètres longue piste.
Bloemen – qui a établi une marque olympique de la distance (12min39s77), - a fait un pied de nez à son pays d’origine, d’autant plus qu’il a terminé la course devant le Néerlandais Jorrit Bergsma, et laissé loin derrière lui le grand favori de l’épreuve, Sven Kramer, le détenteur de cinq titres de champion du monde du 10 000 mètres à qui le titre olympique a toujours échappé.
Jusque-là, les Néerlandais avaient totalement dominé les épreuves olympiques de longue piste en remportant l’or dans les cinq premières épreuves au programme.
Commotion aux Pays-Bas
24 heures après sa performance, Bloemen continuait donc d’être « le » sujet de conversation, hier, dans la planète du patinage de vitesse.
Son exploit a eu des échos jusque dans son pays natal, où le patinage longue piste est le sport national. Les réactions des Néerlandais sur le web étaient mitigées quant à sa victoire.
Si on voulait faire une comparaison, c’est un peu comme si Max Pacioretty était échangé aux Panthers et qu’il revenait gagner la coupe Stanley contre le Canadien quatre ans plus tard. Les amateurs de sport de Montréal seraient heureux pour Pacioretty, mais évidemment malheureux de la défaite de leur équipe.
« Les Néerlandais se pensaient invincibles sur longue piste. L’or était orange jusqu’à Bloemen », a imagé le journaliste Arjan Schouten, du quotidien néerlandais Algemen Dagblad, en faisant référence à la couleur nationale des Pays-Bas.
« On sait maintenant que c’est possible d’empêcher les Néerlandais de remporter la médaille d’or. Cela devrait donner de l'espoir aux compétiteurs étrangers pour le reste des Jeux. »
C’était la deuxième médaille de Bloemen à Pyeongchang. Il était monté sur le podium une première fois quand il avait mérité l’argent au 5000 mètres, derrière Sven Kramer.