Le gros délire des anglos
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Dans les années 70, le caricaturiste de la Gazette, Aislin, représentait Louise Beaudoin, défenseure de la loi 101, comme un hybride entre une louve des SS et une "dominatrice" sadique en veste cloutée, qui était prête à électrocuter les anglos avec un aiguillon électrique pour le bétail pour qu’ils finissent par parler français. C’était grossier, pas très subtil et ça faisait passer les défenseurs du français (et du droit légitime des francophones de protéger leur langue) pour des dictateurs hystériques.
Il a récidivé en 2016 en caricaturant Martine Ouellet avec les mêmes vêtements... et un fouet à la main.
Ben oui, chose, les nationalistes québécois sont à deux doigts d’être des fascistes.
C’est sûr qu’avec ce ton alarmiste, les anglos du Québec finissent par croire qu’ils sont opprimés –victimes –maltraités et qu’ils veuillent fuir au plus vite cette province inhospitalière.
À force de grossir la moindre anecdote et de voir la moindre affirmation nationaliste comme une torture pour les anglos, ces médias ont créé une atmosphère de crispation, comme si la terreur régnait au Québec.
Prenez l’affaire du « Bonjour/Hi ».
Ce n’est quand même pas la mer à boire de demander, de souhaiter (de supplier) que l’on accueille la clientèle en français dans la plus grande ville francophone d’Amérique.
Mais pour le chroniqueur Don Macpherson de la Gazette, c’est un affront effroyable. Voici ce qu’il écrivait en décembre 2017.
"There is no comparison between the general condition of Quebec anglos and that of blacks in the white-supremacist American South before the mid-1960s.
Still, without trivializing the latter, the message in the anti-Hi motion is similar to, in isolation, the one on signs on buses in the South ordering blacks to the back: They were not practically inconvenienced, since they could still ride the bus, but were reminded they were social unequals to whites."
(Ma traduction libre : Il n’y a pas de comparaison entre la condition générale des anglos du Québec et celle des Noirs dans le sud suprémaciste blanc américain du début des années 60. Cependant, sans minimiser ce qui suit, le message de cette motion anti-Hi est similaire, pris isolément, au message inscrits dans les autobus du Sud ordonnant aux Noirs de se tenir à l’arrière. Ils n’étaient pas concrètement importunés, puisqu’ils pouvaient encore prendre l’autobus, mais ils se faisaient rappeler qu’ils n’étaient pas les égaux sociaux des Blancs. »)
Misère ! Rosa Parks et Jay Baruchel, même combat ?
https://www.journaldemontreal.com/2015/05/25/la-vie-horrible-de-jay-baruchel
Ah oui, et il y a aussi la fois où Macpherson avait attaqué Julie Snyder parce que, à Star Académie, elle avait dit à un candidat : « Tu parles très bien français, même si tu as été élevé en Ontario. Comment ça se fait ? Nous autres on a des anglophones qui parlent pas un mot de français et qui ont été élevés au Québec. Ils sont nés ici. »
Don Macpherson avait consacré une chronique à cette remarque somme toute anodine et, disons-le, légitime.
Et il avait conclu que l’ « anglo-bashing » était maintenant socialement acceptable au Québec, parlant de « chasse aux sorcières » et d’« anglophobie ».
C’est sûr que, comme anglo, si tu te sens victimisé/démonisé/attaqué chaque fois qu’un franco se bat pour sa langue, tu vas trouver le temps long dans la belle Province.