Le PQ veut mettre en place un tribunal spécial pour les victimes de violences sexuelles et conjugales
La vice-chef du Parti québécois (PQ) souhaite mettre en place un tribunal dédié exclusivement aux violences sexuelles et conjugales, afin de mieux accompagner les victimes dans le processus judiciaire.
En entrevue à l’émission Le 9 Heures sur LCN, Véronique Hivon a confirmé l’engagement qui a pour but un meilleur traitement judiciaire de ces causes.
«On l’a vu à travers le mouvement de dénonciation #moiaussi, on le voit périodiquement dans les études, la confiance des victimes de violences sexuelles dans le système judiciaire est vraiment très très faible, pour ne pas dire inexistante», explique-t-elle en entrevue.
L’avocate et femme politique croit que l’État a la responsabilité de reconstruire cette confiance.
«Comme élue, je crois qu’il y a une urgence d’agir. (...) Il faut participer à ce changement de culture», croit-elle.
La création d’une chambre dédiée aux victimes de violences sexuelles et conjugales a été testée ailleurs dans le monde, en Afrique du Sud, au Royaume-Uni, «et qui a produit des résultats intéressants pour rebâtir cette confiance», assure la députée péquiste.
«Plus près de chez nous au Nouveau-Brunswick, il y a une chambre qui s’intéresse uniquement à la question de la violence conjugale», exemplifie la vice-chef.
Soulignant le caractère unique de la Cour du Québec, elle juge qu’il ne faut pas non plus copier un modèle établi ailleurs, mais trouver la recette québécoise.
«Ce qui donne des résultats, c’est de voir qu’on est face à des gens spécialisés. Des intervenants du système judiciaire sont dédiés à ces cas-là. Le type de procédures qu’on met de l’avant est adapté à la réalité des victimes. Par exemple, l’idée de témoigner par vidéoconférence, c’est une possibilité qui existe, mais c’est appliqué de manière variable, parfois c’est la victime qui doit le demander. Elle n’a pas nécessairement les connaissances ou l’énergie pour le faire.»
Les rencontres avec la victime, le soutien psychologique en temps réel seraient facilités, et pourraient même devenir la règle.
«C’est une volonté d’adapter le système à la réalité des victimes», assure Mme Hivon.
Il existe déjà au Québec des tribunaux spécialisés en matière d’itinérance, toxicomanie et jeunesse.
Mme Hivon croit qu’une chambre spécialisée en violences sexuelles et conjugales pourrait peut-être devenir une unité ou division dans la chambre criminelle.