Le même cauchemar qu’il y a 40 ans
Une famille de la Montérégie est frappée par les tragédies à répétition
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Le propriétaire d’une ferme laitière de la Montérégie revit le même cauchemar qu’il y a 40 ans alors que le bâtiment qui abritait ses animaux a été ravagé par les flammes la nuit dernière.
« Quand je suis sorti de la maison, je revoyais les images d’il y a 40 ans. L’étable et la laiterie étaient au même endroit qu’aujourd’hui », se remémore Louis Leduc, propriétaire de la ferme Philidor, incendiée la nuit dernière.
En juin 1977, l’exploitation agricole située à Noyan, entre Lacolle et le Vermont, était alors dirigée par son père et avait été aussi détruite par un incendie.
« Ça fait quatre générations que nous sommes ici, ajoute l’agriculteur. Mes fils allaient reprendre les rênes. »
La nuit dernière, c’est son garçon Michael qui l’a appelé vers 2 h 30 pour lui annoncer l’embrasement du bâtiment.
« Je n’étais pas capable de parler, les mots ne sortaient pas. Ça me faisait une boule. Il n’y avait rien à faire », mentionne-t-il.
En ruine
Entouré de ses enfants, Louis Leduc contemplait les ruines de l’étable où logeaient ses animaux et tentait toujours de comprendre la tragédie que son entreprise vivait.
« On n’arrive toujours pas à le réaliser », laisse tomber son autre fils, Brian.
Des quelque 130 bêtes qui se trouvaient à l’intérieur, la famille Leduc a pu en sauver moins de 20 qui ont été relocalisées chez des voisins. Leur cheptel comprenait des vaches laitières, mais aussi des veaux, des bœufs et des porcs.
« On s’attache à nos animaux, on est avec eux tout le temps. Le matériel, ça se remplace », poursuit Brian.
Lorsque rencontrés par Le Journal, les Leduc n’étaient pas en mesure de chiffrer les pertes qui avoisineront probablement le million de dollars. Même s’ils sont assurés, la reconstruction ne sera certainement pas instantanée.
« Ça peut prendre jusqu’à 10 ans pour amener une production à son plein potentiel. Une bonne bête peut coûter entre 5000 et 15 000 $ », avance Michael.
Tragédie
En plus de l’étable, la laiterie et des silos ont été lourdement endommagés par le feu qui a pris moins de deux heures pour tout détruire.
« Avec la ventilation, le vent et le fourrage, c’était peine perdue », glisse le patriarche.
Louis Leduc et ses proches n’en sont pas à une première tragédie. En 2002, son fils Mathieu et trois de ses neveux sont décédés dans un accident de voiture, puis, en 2008, c’est la vie de Christopher qui a été fauchée dans une collision.
Enfin, la sœur de M. Leduc, Cécile, est morte dans un drame familial en 2009.