La Ville liquide du mobilier en bon état
Des conteneurs ont été entièrement remplis pour rénover un immeuble adjacent à l’hôtel de ville
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La Ville de Montréal est en train de vendre pour une bouchée de pain des centaines de chaises et tables de bureau encore en bon état, simplement parce qu’ils se trouvent dans un édifice municipal destiné à être rénové.
Des camions et des conteneurs à déchets arrivent et repartent sans cesse depuis quelques semaines derrière l’édifice Lucien-Saulnier, adjacent à l’hôtel de ville de Montréal.
Travaux majeurs
Selon nos sources, au moins 300 chaises et environ 250 bureaux ont été évacués de l’immeuble, en plus de classeurs, séparateurs à bureau encore neufs, des micro-ondes, réfrigérateurs, de l’encre à imprimante, des crayons et cartables.
La Ville a jugé bon de se débarrasser de tout ce matériel parce que l’édifice Lucien-Saulnier subira bientôt des travaux de mise à niveau.
Dès le printemps 2019, il doit remplacer l’hôtel de ville qui sera à son tour en rénovation. Soixante-cinq élus et 150 fonctionnaires y logeront temporairement.
Des achats
La Ville explique que tout ce matériel n’a pas pris le chemin du dépotoir. Il a plutôt été vendu à sept compagnies ou particuliers et Montréal a reçu un maigre retour de 9170 $.
Au même moment, la Ville dépense des centaines de milliers de dollars en matériel de bureau neuf chaque année.
Seulement dans les quatre derniers mois, la Ville a accordé six contrats pour l’achat de chaise de bureaux, au coût total de 21 000 $, a constaté Le Journal en épluchant des listes de factures déposées à l’Hôtel de Ville.
En 2017, c’est plus de 350 000 $ qui a été dépensé pour l’achat de classeurs neufs, dont presque la totalité était destinée aux nouveaux locaux du Service des finances qui a été délogé de l’édifice Lucien-Saulnier.
Réutilisation
Selon deux sources à l’Hôtel de Ville, qui ont requis l’anonymat par crainte de perdre leur emploi, plusieurs des chaises, bureaux et classeurs dont s’est débarrassée la Ville étaient encore en très bon état.
D’ailleurs, deux des compagnies qui les ont achetés offrent la location de matériel de bureau usagé, peut-on lire sur leur site internet.
La Ville de Montréal explique que le matériel vendu « ne correspondait plus aux normes d’aménagement » (c’est-à-dire des critères « d’ergonomie et de dimension ») que la Ville s’est fixées.
« Le mobilier excédentaire de l’édifice Lucien-Saulnier a été acheté il y a de nombreuses années, dont certains meubles il y a plus de 20 ans. La Ville de Montréal poursuit ses efforts afin d’offrir des milieux sains et sécuritaires à ses employés et à tous les Montréalais », a expliqué la porte-parole Audrey Gauthier.