15 semaines pour guérir, ce n’est pas assez !
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Lors de la dernière campagne électorale, Justin Trudeau avait promis de réformer la Loi sur l’assurance-emploi. Pourtant, près de trois ans plus tard, force est de constater que les belles paroles des libéraux ne se sont jamais concrétisées et que rien n’a changé.
Au moment d’écrire ces lignes, la loi prévoit seulement 15 semaines de prestations de maladie, et ce n’est tout simplement pas suffisant pour permettre aux malades de guérir et de survivre financièrement. Pour le NPD, cette situation est tout simplement inacceptable.
C’est pourquoi nous avons demandé au comité permanent des ressources humaines (HUMA) d’étudier le problème et d’entendre des experts, des groupes de chômeurs et des malades, afin de faire des recommandations au gouvernement. Malheureusement, les libéraux ont renié leur promesse de réformer cette loi désuète datant de 1971. Ils ont refusé de voter sur cette étude et ont du même coup rejeté du revers de la main la possibilité de faire avancer les choses.
Actuellement, plus d’un tiers des prestataires auraient besoin de bien plus que les 15 semaines prévues par le programme. Il faut que ça change. Au-delà de la partisanerie et de la joute politique, il y a des gens gravement malades qui ont besoin d’aide.
Un cynisme bien libéral
En 2016, Justin Trudeau et son ministre du développement social, Jean-Yves Duclos, ont fait la promesse qu’ils allongeraient ce délai. Il y a cinq ans, le premier ministre a même voté pour le projet de loi C-291, qui visait à faire passer de 15 à 50 semaines les prestations de maladie de l’assurance-emploi.
Dans l’opposition, les libéraux voulaient défendre les plus vulnérables, mais une fois au pouvoir, ils les ont abandonnés. C’est ce genre de volte-face qui alimente le cynisme de la population envers les politiciens.
Après des années de réformes libérales et conservatrices qui ont grandement pénalisé nos concitoyens et concitoyennes, il est grand temps pour le gouvernement libéral actuel d’agir et de respecter ses promesses. Des milliers de personnes à travers le pays ont besoin de ces prestations, le gouvernement ne peut plus faire la sourde oreille.
Des chiffres inquiétants
Qui plus est, les chiffres sont inquiétants. Le problème ne peut plus être ignoré : près d’un Canadien sur deux sera touché par un cancer au cours de sa vie. Autrement dit, c’est la moitié de la population canadienne qui risque d’avoir besoin, un jour ou l’autre, de toucher des prestations de maladie de l’assurance-emploi.
C’est exactement pourquoi notre collègue néo-démocrate, Fin Donnelly, a déposé le projet de loi C-288 en décembre 2015, qui visait à verser 50 semaines de prestations de maladie, pour que ceux et celles qui ont été malades puissent avoir le temps de guérir et de récupérer avant de retourner au travail.
En terminant, nous tenons à saluer le travail acharné et le courage de Marie-Hélène Dubé. En 2009, elle a lancé une pétition, alors qu’elle luttait elle-même contre un cancer, afin de réclamer le prolongement de la durée des prestations de maladie de l’assurance-emploi. Plus d’un demi-million de personnes ont signé sa pétition, et, presque dix ans plus tard, son combat continue. Nous sommes fières de travailler avec elle pour aider nos concitoyens malades. C’est une question de dignité et de justice.
► Niki Ashton est porte-parole du NPD en matière d’Emploi, Emploi précaire et Développement de la main-d’œuvre
► Brigitte Sansoucy est porte-parole du NPD en matière de Famille, Enfants et Développement social