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Surprise! Les auditeurs sont de plus en plus vieux

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Les derniers sondages Numéris ont redit une énième fois ce que tout le monde sait; l’auditoire radio vieillit à une vitesse alarmante.

Et, encore une fois, l’industrie regardera ailleurs parce que sa sacro-sainte clientèle de 25 à 54 ans se porte encore bien.

Quoi qu’il y a maintenant pas mal moins de « 25 » et de plus en plus de « 54 ans ».

D’ailleurs, la radio dont la moyenne d’âge des auditeurs est la plus basse à Québec est WKND Radio, à 37 ans.

Rejoindre une clientèle plus jeune est un pari risqué. Personne ne veut perdre des auditeurs acquis pour ESSAYER d'en obtenir de nouveaux.

Mais la première radio du marché de Québec qui le fera connaîtra un succès surprenant.

À ceux qui disent que la plus jeune clientèle, la tranche des 18 à 34 ans, ne s’intéresse plus à la radio, je réponds qu’il y a surtout bien longtemps que la radio ne s’intéresse plus à eux.

J’en ai déjà parlé ici en début d’année.

Comment savoir quelle musique ils écoutent?

Demandez-vous quelle musique ils ont dans leur téléphone ou leur iPod.

Et si vous trouvez que leurs choix musicaux n’ont ni queue, ni tête, vous aurez sans doute raison.

De toute façon, la clientèle-cible, c'est les ados et jeunes adultes, pas vous.

De quoi veulent-ils entendre parler, entre les chansons?

Si vous pensez que leurs vedettes préférées parlent de sujets futiles, inintéressants et que leur niveau de français est médiocre, c’est que vous avez oublié ce que vos parents disaient de vos animateurs préférés quand vous étiez à l’adolescence.

Quand tu as 16 ou 17 ans, tu rêves d’être QUI, à la radio, en fait?

L’émulation est sans doute le meilleur moteur pour développer l’intérêt dans une sphère d’activité.

Combien de CENTAINES de jeunes filles ont chanté en rêvant un jour d’être Céline?

Jadis, on disait que les gardiens de buts étaient les joueurs incapables d’être bons à l’attaque ou en défensive. Puis Patrick Roy et Martin Brodeur ont rendu la position cool. Le nombre de jeunes rêvant de devenir gardien de but a explosé.

La surabondance de l’offre à la radio parlée à Québec et surtout le coût exorbitant de faire ce genre de radio où l’on doit embaucher un animateur ou une animatrice jouissant d’une certaine notoriété, y adjoindre des collaborateurs et des ressources techniques, fait qu’une décision d’affaires sera sans doute prise au cours des prochains mois et tout le monde s’attend à ce qu’au moins une des cinq stations dans ce créneau abdique.

Cela ne sera pas une décision reflétant la qualité du produit en ondes mais tout simplement une question de « business ».

Si jamais une telle décision devait être prise et qu’une radio s’intéressait ENFIN au plus jeune public, il serait primordial qu’elle recrute parmi des personnes qui sont significatives pour le plus jeune public.

Dans sa structure actuelle, la radio musicale destinée à l'auditoire de moins de 25 ans a autant de chance de réussir qu’un party d’ados organisé par leurs parents.

Trop souvent, on choisit de recycler des animateurs ou animatrices qui rassurent les directions mais qui indiffèrent les jeunes auditeurs.

Porter une tuque en studio à 40 ans fera peut-être croire à tes amis de ton âge que t’es cool, mais tu ne tromperas jamais un « kid » de 16 ans.

Actuellement, la radio fait très bien sa job comme exutoire des frustrations du public de 40 à 60 ans.

Pour ce qui est de rejoindre et surtout INSPIRER les plus jeunes à choisir le métier, c’est beaucoup moins impressionnant.

Présentement à Québec, seuls les chroniqueurs sportifs y parviennent.

Je rêve du jour où, en allant donner une conférence sur le métier dans une école secondaire, je verrai un studio de radio étudiante qui n’aura pas été converti en local d’entreposage pour le concierge.

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