/news/education

Des chaises de travail «ridicules» à l’université

Des employés jugent que le minuscule dossier les rend très inconfortables

Chaises ridicules
Photo courtoisie Les nouvelles chaises ne plaisent pas à tous.

Coup d'oeil sur cet article

L’Université de Montréal a dépensé plusieurs milliers de dollars pour des bancs de travail si inconfortables qu’au moins la moitié des employés ne les utiliseraient pas quelques jours après leur installation.

Une cinquantaine de ces bancs « ergonomiques » payés 5340 $ ont été remis au cours du mois de mai aux employés de construction de l’université (menuisiers, mécaniciens, électriciens, ferblantiers...) dans leurs ateliers de travail.

« C’est glissant, et au bout de cinq minutes, je sentais déjà une pression sur mes cuisses, ce n’était pas du tout confortable, a indiqué un employé au Journal. Quand je m’assois pour réparer un moteur, j’aimerais au moins pouvoir avoir une chaise avec un dossier », mentionne-t-il, préférant taire son nom pour éviter les réprimandes de son employeur.

Dans son atelier, tous les employés ont délaissé leurs nouveaux bancs qui gisent maintenant empilés dans un coin de la salle.

« C’est une chaise ridicule, ça a l’air fou, a réagi Sylvain Chicoine, président du Syndicat des employés d’entretien de l’Université de Montréal. Elle donne mal au dos et aux fesses. Et en plus, on glisse vers l’avant, c’est dangereux. »

On voit que certaines d’entre elles ont été empilées dans un coin par des employés insatisfaits.
Photo courtoisie
On voit que certaines d’entre elles ont été empilées dans un coin par des employés insatisfaits.

C’est mieux debout

N’ayant plus accès à leurs anciennes chaises, certains employés préfèrent maintenant s’asseoir sur un banc en bois, sur des seaux en plastique ou travailler debout.

Les employés travaillaient auparavant sur des chaises de bureau ordinaires qu’ils avaient rapatriées d’un peu partout dans le campus.

« Ce n’était pas parfait, mais ce qu’on avait avant était pas mal plus adéquat, estime M. Chicoine. Les bancs que nous avons maintenant sont bons pour la poubelle. Un petit tabouret en bois aurait été mieux que ça. »

L’université assure que ces bancs sont convenables et précise que les employés de corps de métier passent la majorité de leur quart de travail sur le terrain et non dans leur atelier.

Sylvain Chicoine<br>
<i>Président syndical</i>
Photo courtoisie
Sylvain Chicoine
Président syndical

« Les espaces de travail des ateliers n’étaient pas adéquats pour la nature du travail effectué. Nous avons entrepris, dans un contexte plus large de réorganisation du travail, de réaménager les aires de travail des ateliers pour que ce soit mieux adapté à la réalité », indique Geneviève O’Meara, porte-parole de l’université.

Un peu de confort svp

Des employés à qui Le Journal a parlé conviennent qu’ils ne passent qu’une à trois heures par jour dans les ateliers, mais que cela ne justifie pas d’avoir ce modèle de chaise.

« Quand j’ai passé toute la journée dans un plafond suspendu, à quatre pattes, ou sur une échelle et que j’arrive dans l’atelier en fin de journée, est-ce que je peux au moins m’asseoir sur quelque chose de confortable ? » demande un autre employé, qui s’assoit maintenant sur une planche en bois soutenue par deux seaux en plastique.

Les nouveaux bancs, qui ont été vérifiés par une ergonome de l’université, sont destinés à être utilisés comme siège d’appui, pour tenir une position semi-debout.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.