Canadien: le surplace continue
Plus ça change, plus c’est pareil et le Canadien continue à faire du surplace. Que Marc Bergevin parle de jeunesse plutôt que de reconstruction, son équipe a toujours un problème d’identité et de déséquilibre. De plus, il jongle toujours avec cette patate chaude qu’est le dossier Max Pacioretty.
Parlons d’abord d’identité. Est-ce que le Canadien est une équipe offensive ou une équipe défensive ? Est-ce que le Canadien est une équipe jeune ou vieillissante ? Est-ce qu’on a enfin un joueur de centre numéro un ? Est-ce que la défensive est améliorée ? Est-ce que l’équipe est plus lourde ? Est-ce que le Canadien est dans une position pour attirer des joueurs autonomes de premier plan ? Est-ce que le Canadien sera une meilleure équipe la saison prochaine ?
À toutes ces questions, je n’ai vraiment aucune réponse encourageante.
Bien sûr, on s’attend à une meilleure saison de la part de Carey Price et on espère que Shea Weber sera en santé, mais le Canadien est coincé.
Max Domi apportera de l’intensité, mais ça me surprendrait qu’il apporte plus de contribution offensive qu’Alex Galchenyuk. Dans son cas, on espère qu’il se transformera en une perle rare, tout comme dans le cas de Joel Armia. Le Canadien espère.
Bergevin a dit qu’il avait plusieurs bons jeunes joueurs dans l’organisation. Bon d’accord, je veux bien. C’est facile d’avoir une équipe jeune, mais avoir une équipe avec des jeunes de premier plan, ça, c’est une autre histoire. Pas étonnant que le Canadien ne faisait pas partie des six équipes qui intéressaient John Tavares.
L’autre problème avec les jeunes espoirs que Marc Bergevin a nommés est l’écart d’âge avec les vedettes de l’équipe comme Carey Price et Shea Weber. Il y a là un déséquilibre important.
Si je me mets à la place de Price et Weber, je peux difficilement être emballé à l’approche de la nouvelle saison.
Il y a deux ans, le Canadien a connu son meilleur début de saison de l’histoire à la suite de l’acquisition de Shea Weber et d’Alexander Radulov.
L’an dernier, ce fut un début horrible à la suite des pertes d’Andrei Markov et de Radulov. Présentement, je ne vois rien d’encourageant et il reste le cas Pacioretty.
La valeur de Pacioretty
Je m’attends toujours à ce que Pacioretty soit échangé cet été, mais si Bergevin n’avait pas l’intention de lui accorder un contrat selon ses attentes, il aurait dû l’échanger alors que sa valeur était à son meilleur.
La perspective que Pacioretty devienne joueur autonome l’an prochain diminue sa valeur. Ça n’augure rien de bon pour le Canadien.
Une équipe aspirante à la coupe Stanley pourrait s’intéresser à Pacioretty, mais comme il sera joueur autonome le 1er juillet 2019, ça complique les pourparlers.
Qu’est-ce que Bergevin obtiendra en retour et à quel moment ? Ça nous dira dans quelle direction l’équipe va s’en aller.
Début de saison déterminant
Je sais que les gens aimeraient avoir un portrait plus clair, mais le Canadien nage encore entre deux eaux et le début de saison sera déterminant.
Si jamais Price redevenait Price, qu’une bonne chimie s’installait et que l’équipe connaissait du succès, peut-être que l’on songerait à greffer des bons joueurs d’expérience.
Par contre, si jamais c’était la catastrophe à nouveau, il serait temps de passer à autre chose. Les joueurs dans la trentaine comme Price et Weber veulent une chance de gagner et dans les bonnes conditions, je suis convaincu qu’ils seraient prêts à quitter Montréal.
Le Canadien pourrait donc aller chercher des jeunes de premier plan, rétablir un équilibre et bâtir pour plusieurs années.
D’ailleurs, tant qu’il n’y aura pas cet équilibre entre les jeunes et les joueurs vedettes, je ne vois pas comment le Canadien pourra aspirer aux grands honneurs et le directeur général du Canadien répétera chaque été qu’il espère se qualifier pour les séries éliminatoires.
—Propos recueillis par Gilles Moffet
Entrefilets
Bozak et Stastny
Les directeurs généraux de la LNH, incluant Marc Bergevin, ont compris qu’il valait mieux offrir des contrats de deux ou trois ans aux joueurs autonomes, plutôt que des ententes de quatre à sept ans. Au moins Bergevin n’a pas répété l’erreur de Karl Alzner, même s’il a de la place sur le plafond salarial. J’aurais aimé voir un gars comme Tyler Bozak ou Paul Stastny à Montréal. Bozak a signé un contrat de trois ans à 5 millions $ par saison chez les Blues. Stastny a accepté 6,5 millions $ par saison pendant trois saisons chez les Golden Knights. Un contrat de deux ans à 10,7 millions $ comme celui de Mike Green à Detroit ne peut pas faire mal. Alzner est encore sous contrat pour les quatre prochaines saisons à Montréal à 4,6 millions $ par saison.
La défensive des Leafs
Je suis convaincu que les Maple Leafs de Toronto n’ont pas terminé leur magasinage. Ils ont gagné la loterie John Tavares est c’est toute une acquisition. Ça leur fait toute une ligne de centre avec Tavares, Auston Matthews et Nazem Kadri, mais attendez avant de leur donner la coupe Stanley. Les Leafs n’ont pas réglé leur plus gros problème, soit la défensive. Je crois qu’ils seraient plus dangereux, aujourd’hui, s’ils avaient pu obtenir le défenseur John Carlson, mais il a préféré rester chez les Capitals.
Belle opportunité pour Bernier
Le gardien québécois Jonathan Bernier se retrouve dans une belle position avec un contrat de trois ans à 3 millions $ par saison chez les Red Wings de Detroit. Il aura sûrement l’occasion de jouer souvent avec un gardien numéro un comme Jimmy Howard.
Le coup de dés des Sabres
J’avais hâte de voir quel gardien les Sabres de Buffalo iraient chercher après avoir pris leurs distances avec Robin Lehner. Ils ont jeté leur dévolu sur Carter Hutton, qui a connu une excellente saison chez les Blues de St. Louis. Tout comme Lehner lorsqu’il est arrivé à Buffalo, Hutton n’a pas encore fait ses preuves comme gardien numéro un dans la LNH et il gagnera 2,7 millions $ par année pour les 3 prochaines saisons.
La valse des auxiliaires
Plusieurs gardiens auxiliaires ont changé d’adresse en plus de Jonathan Bernier et Carter Hutton. Cam Ward se retrouve à Chicago, Jaroslav Halak à Boston, Anton Khudobin à Dallas et Peter Mrazek en Caroline. Il faut donner du crédit à Halak. Il a du caractère et il a toujours su rebondir. Ce sera spécial de le voir dans l’uniforme des Bruins dans un match contre le Canadien.