«Il y a encore beaucoup de travail à faire» – Brittany LeBorgne, actrice de Mohawk Girls
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Les récents débats sur l’appropriation culturelle ont éveillé la population sur une problématique, même s’il y a encore beaucoup de travail à faire, selon l’actrice montréalaise autochtone Brittany LeBorgne. Celle que l’on a vue dans la série Mohawk Girls, sur le réseau APTN, a suivi avec intérêt les récents débats sur les spectacles SLĀV et Kanata, qui ont tous deux été annulés à la suite de protestations sur l’appropriation culturelle.
À l’occasion du festival Présence autochtone, où elle donnera une classe de maître demain, l’actrice a mentionné au Journal qu’elle avait été très surprise de constater que certaines personnes ne comprenaient pas encore ce qu’est l’appropriation culturelle, en 2018.
« Quand j’ai entendu parler de ce qui se passait au Festival de Jazz [avec SLĀV] et avec Kanata, j’étais incrédule, dit-elle. Il y a encore du travail à faire, mais nous venons de loin. Il y a 10 ou 15 ans, personne n’écoutait les gens des communautés culturelles. »
Certains artistes impliqués dans les spectacles controversés ont évoqué leur liberté de création. À ce sujet, Brittany LeBorgne mentionne qu’il y a une fine ligne entre la liberté d’expression et l’appropriation culturelle. « Lorsque tu fais un spectacle qui parle d’un groupe spécifique culturel, la clé est d’impliquer cette communauté. »
Plus de respect
L’actrice mohawk constate que les personnes non autochtones sont de plus en plus curieuses et intéressées par sa culture. « Les gens veulent en savoir plus et s’éduquer. Souvent, quand je dis que je suis autochtone, on me pose plein de questions. »
« Les gens sont plus conscients qu’avant, ajoute-t-elle. Ils comprennent maintenant que certaines choses ne sont peut-être pas respectueuses. Je pense, par exemple, au logo de l’équipe de baseball des Indians de Cleveland (on y voit une caricature d’un autochtone ; ce logo sera retiré pour la prochaine saison, NDLR). Avant, certaines personnes ne pensaient même pas à nous comme des êtres humains. Mais nous sommes des gens réels ! »
Le festival Présence autochtone, qui conclura sa 28e édition demain, est donc plus important que jamais, selon Brittany LeBorgne. « C’est une bonne opportunité de présenter qui nous sommes aux autres. Ça permet d’ouvrir le dialogue. »
► Brittany LeBorgne présentera une classe de maître APTN demain, 10 h, à l’Espace Culturel Ashukan, dans le cadre de Présence autochtone. Pour les détails : presenceautochtone.ca.