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Micheline Lanctôt inquiète pour la liberté des créateurs

Un «procès d’intention lamentable». C’est ainsi que Micheline Lanctôt décrit les reproches adressés aux créateurs de la pièce «Kanata».
Photo Agence QMI, Toma Iczkovits Un «procès d’intention lamentable». C’est ainsi que Micheline Lanctôt décrit les reproches adressés aux créateurs de la pièce «Kanata».

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Un «procès d’intention lamentable». C’est ainsi que Micheline Lanctôt décrit les reproches adressés aux créateurs de la pièce Kanata, annulée plus tôt cet été après avoir été accusée d’appropriation culturelle.

«Le politiquement correct, pour moi, est une grande, grande menace», a argué la cinéaste et comédienne, en entrevue avec l'Agence QMI.

Déplorant l’annulation de Kanata comme celle de SLAV, Micheline Lanctôt, qui tourne présentement Une manière de vivre, son 11e long métrage à titre de réalisatrice, s’inquiète vivement pour la liberté des créateurs.

«Je comprends les objections, mais je ne les trouve pas acceptables, a-t-elle vivement martelé, lorsque rencontrée samedi sur le plateau de son film. Quelque chose s’est passé, je ne sais pas ce que c’est, mais le politiquement très, très correct l’a emporté sur tout.»

«Si on veut parler d’un sujet, pourquoi bâillonner les gens?, a questionné Micheline Lanctôt. On ne peut pas accuser Robert Lepage et Ariane Mnouchkine [créateurs de Kanata] de mauvaises intentions en termes de création artistique!»

Insidieux

Micheline Lanctôt dit comprendre les récriminations qui s’élèvent dans la société en regard à la diversité et à l’équité, en émettant des réserves.

«Ç’a été institutionnalisé. Maintenant, c’est partout. On fait des farces avec ça: un jury du Conseil des arts, c’est un gars de l’Est, un gars de l’Ouest, un autochtone, une femme et un francophone. Je comprends, mais...», a glissé Micheline Lanctôt.

«C’est comme la parité pour les cinéastes féminines. Je comprends, mais je ne l’accepte pas. Pour moi, c’est politiquement correct. Je comprends la nécessité de ça, je comprends la nécessité d’un dialogue avec les Premières Nations, d’un dialogue avec ce qu’on appelle les minorités visibles, mais j’ai de la difficulté à accepter ce qui en découle. Qu’on interdise, qu’on censure... Qu’on manifeste, c’est correct, c’est un droit pour tout le monde, mais que les gens annulent des spectacles...»

«On nous censure déjà assez de façon insidieuse... Les gens n’ont pas idée des filets à travers lesquels on passe pour arriver à faire quelque chose, dans n’importe quelle expression artistique, en télé, en cinéma, en littérature...», a conclu celle qui admet d’emblée avoir elle-même souvent fait des déclarations «pas correctes politiquement».

«Je suis assez connue pour ça», a-t-elle statué.

En plus de tourner «Une manière de vivre» jusqu’au 15 septembre, Micheline Lanctôt jouera bientôt dans le film Le rire, de Martin Laroche. On pourra la revoir dans O’ à l’automne.

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