Il sauve sa famille grâce à ses bons réflexes
Un automobiliste est passé entre deux camions qui roulaient côte à côte
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LANDRIENNE | Une famille de l’Abitibi a bien failli être victime d’une tragédie routière, n’eut été l’esprit aiguisé d’un père de famille qui a évité un poids lourd qui était en train d’effectuer un dépassement sur une ligne double.
Jonathan Parrot, sa conjointe et leurs deux enfants revenaient de leurs vacances familiales vendredi soir lorsqu’ils ont eu la peur de leur vie.
Au volant de sa camionnette avec laquelle il tirait une roulotte, Jonathan Parrot a vu apparaître devant lui un camion semi-remorque alors qu’il effectuait un virage dans une courbe de la route 117 vers 18 h, dans la Réserve faunique La Vérendrye.
Selon le père de famille, le conducteur du poids lourd était en train d’effectuer un dépassement illégal sur une ligne double dans une courbe. Selon sa version, il dépassait un autre camion poids lourd qui se trouvait à ses côtés.
Pris de panique et craignant d’être percuté de plein fouet, l’homme a eu le réflexe de donner un coup de volant pour passer entre les deux camions afin de sauver sa vie et celle de sa famille.
Sa manœuvre a été fructueuse. Un peu comme dans les films d’action, la camionnette a frotté de chaque côté sur les deux poids lourds tellement il n’y avait pas d’espace pour passer. Malgré tout, les quatre occupants du véhicule, dont deux enfants de 11 et 14 ans, s’en sont sortis miraculeusement sans blessures graves.
« On a eu très peur de mourir. On a encore de la difficulté à dormir. Ma jeune fille de 14 ans voit les deux camions dès qu’elle ferme les yeux », raconte l’homme de Landrienne, près d’Amos en Abitibi.
Roulotte en ruine
La roulotte qu’il tirait a toutefois été complètement détruite sous la force de l’impact, comme en témoignent les images de l’accident. Un hérisson de compagnie qui se trouvait à l’intérieur est décédé.
Les deux occupants d’une voiture qui circulait dans la même direction que les poids lourds ont aussi été impliqués dans la collision.
« Quand on a vu le camion essayer de nous dépasser dans une courbe, on n’en revenait pas. C’était vraiment une conduite dangereuse », explique Caroline Bergeron, une Montréalaise qui était sur la route du retour de son premier voyage en Abitibi.
Elle et le conducteur, rencontré sur un site de covoiturage, ont subi des blessures mineures.
« On a été chanceux. La roulotte nous a poussés dans l’entrée d’un terrain de camping. Juste avant il y avait un lac. Ça aurait pu être beaucoup plus dangereux », dit la femme.
Enquête
La Sûreté du Québec recueillait encore les témoignages de l’accident lundi afin de compléter son enquête. Elle n’était pas en mesure de confirmer la séquence des événements.
« Notre enquête va déterminer s’il y a eu infraction au Code de la sécurité routière ou une infraction criminelle. Une fois l’enquête terminée, un dossier pourrait être soumis au Directeur des poursuites criminelles et pénales qui déterminera si des accusations doivent être déposées », a mentionné le porte-parole Jean-Raphaël Drolet.
« Ne soyez pas aussi pressés »
Le père de famille Jonathan Parrot est retourné sur les lieux de l’accident samedi. Il affirme avoir été témoin de six dépassements dangereux sur une distance de 170 km entre Amos et le Réservoir-Dozois, où il a récupéré ses effets personnels.
« Les gens sont donc bien rendus pressés. Ils prennent beaucoup de risques et mettent des vies en danger », se désole M. Parrot.
Conducteurs dangereux
Au cours des dernières années, de nombreux accidents, dont certains mortels, sont survenus sur la route 117 dans la Réserve faunique La Vérendrye.
Certains automobilistes qualifient d’ailleurs la route de dangereuse, mais le père de famille croit que ce sont surtout les usagers de la route qui sont une plus grande menace à la sécurité.
« Les gens mettent la faute sur le MTQ, car il devrait y avoir plus de voies doubles, ou encore sur l’absence de surveillance policière. Le MTQ et la SQ n’ont rien à voir là-dedans. C’est une goutte d’eau dans l’océan. Le problème, c’est les gens qui doivent changer leurs habitudes », croit-il.
Sur les 170 km séparant sa demeure des lieux de l’accident, M. Parrot dit avoir été témoin de plusieurs dépassements dangereux au lendemain de l’accident, dont un véhicule qui l’a dépassé sur une ligne double.
Le père de famille, qui a craint d’y passer avec toute sa famille vendredi, espère que son histoire fera réfléchir certains conducteurs au pied pesant.
« Ne soyez pas si pressés. Le parc La Vérendrye est très bien aménagé. Il y a souvent des voies doubles. Prenez votre temps ! » exhorte-t-il.