Grandeur et déclin de la NFL
Malgré les controverses avec Trump, la ligue fait toujours des affaires d’or et les fans sont au rendez-vous
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Question quiz : en 2007, quelles ont été, selon vous, 22 des 100 émissions de télé les plus regardées aux États-Unis au cours de l’année ? Si vous avez répondu un match de la NFL, vous avez visé juste. Si ça vous semble démesuré que près du quart des émissions les plus regardées soient un match de football, vous n’avez pas idée de l’ampleur du phénomène que constitue la NFL aujourd’hui.
Dix ans plus tard, soit au terme de la plus récente saison, on constate que parmi les 100 émissions les plus regardées par les téléspectateurs américains au cours de l’année 2017, 71 d’entre elles étaient des rencontres de la NFL. S’il existait encore des doutes sur la place qu’occupe le football de la NFL dans la vie de nos voisins du Sud et dans l’univers sportif, cette statistique devrait les dissiper.
Pourtant, tout au long de la dernière saison, on nous a répété ad nauseam que les cotes d’écoute de la NFL étaient en chute libre tout en nous prédisant le déclin inévitable de la ligue. Qui plus est, la politique s’est immiscée dans les affaires de la NFL au cours de la dernière saison.
Alimenté par nul autre que le président américain, Donald Trump, le débat entourant les joueurs qui décident de s’agenouiller durant l’interprétation de l’hymne national a suscité de vives réactions de part et d’autre. Un président américain qui qualifie publiquement de « fils de putes » les joueurs majoritairement noirs qui protestent durant l’hymne national, c’était du jamais-vu.
Nul besoin de dire que les sorties pour le moins controversées du président ont entraîné une couverture médiatique dont se serait passé le commissaire Roger Goodell.
Mais malgré tout, la NFL a continué de faire des affaires d’or. Les spectateurs et téléspectateurs étaient tout de même au rendez-vous, les baisses parfois enregistrées au niveau des cotes d’écoute étant en partie attribuables au calendrier. Mieux encore, la valeur des équipes ne cesse de croître. La récente vente des Panthers de la Caroline a rapporté la somme de 2,3 milliards et au total, les 32 équipes du circuit valent environ 80 milliards.
Les paris sportifs : la clé du succès
Alors qu’une nouvelle saison se met en branle, on entend encore des appels au boycottage. Certes, les questions raciales, la mauvaise gestion par la ligue des suspensions découlant de cas de violence conjugale et l’épineux dossier des commotions cérébrales donnent mauvaise presse à la NFL.
Or, un autre facteur pourrait jouer en faveur de la NFL et même mousser sa popularité au cours des prochaines années. Il s’agit de la décision de légaliser les paris sportifs partout aux États-Unis.
Les ligues simulées, communément appelées fantasy leagues, et autres formes de pools de football ont largement contribué à son émergence en suscitant l’intérêt de plusieurs gens qui n’étaient pas des passionnés de football au départ.
En offrant maintenant la possibilité de parier sur un seul match, les dimanches deviendront sacrés pour une plus grande proportion d’Américains.
Éventuellement, la question des coups à la tête et de leurs répercussions risque de nuire grandement à la NFL. Mais comme c’est le cas avec la LNH au hockey, on préfère faire de notre mieux pour éviter la question tant et aussi longtemps que les profits sont au rendez-vous.
Valeur des équipes de la NFL
À elles seules, les cinq équipes de la NFL occupant la tête du classement annuel de la revue Forbes ont une valeur combinée de près de 20 milliards de dollars.
Équipe | Valeur (en milliards $) |
Cowboys de Dallas | 4,8 G$ |
Patriots de la Nouvelle-Angleterre | 3,7 G$ |
Giants de New York | 3,3 G$ |
Redskins de Washington | 3,1 G$ |
49ers de San Francisco | 3,05 G$ |
Le chiffre de la semaine : 200 millions $
Malgré des cafouillages dans plusieurs dossiers au cours des dernières années, les propriétaires de la NFL ont fait signer une prolongation de contrat au commissaire Roger Goodell. L’entente de cinq ans est évaluée à 200 millions de dollars, somme à laquelle pourraient venir s’ajouter des bonis. Avant ce renouvellement, Goodell touchait déjà quelque 40 millions annuellement.