Peu d’engagements pour lutter contre l’analphabétisme
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Alors que la campagne électorale bat son plein, des organismes pressent les partis politiques à s’engager pour lutter concrètement contre l’analphabétisme au Québec.
«Pour l’instant, c’est le néant ou presque», lance Caroline Meunier, responsable au Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ).
Seul le Parti québécois s’est engagé jusqu’à maintenant à lancer un grand chantier sur l’analphabétisme, avec des objectifs à atteindre sur une période de dix ans. Il s’agit d’un «premier pas» qui ne comprend toutefois aucune mesure concrète, souligne Mme Meunier.
Au Parti libéral, les actions se font toujours attendre, ajoute-t-elle. Une stratégie en matière d’alphabétisation est inscrite dans la politique sur la réussite éducative, lancée par le ministre de l’Éducation Sébastien Proulx en juin 2017.
Or visiblement, le gouvernement Couillard n’en a pas fait une priorité, affirme Mme Meunier. «On attend toujours», lance-t-elle.
Seule consolation : les quelque 130 organismes d’alphabétisation populaire ont reçu une bonification de leur financement de 5 millions $ au cours de la dernière année, un «petit coup de pouce» qui est toutefois loin de combler tous les besoins, souligne la responsable du RGPAQ.
Au Québec, un million d’adultes sont analphabètes, selon les données de la Fondation pour l’alphabétisation. Leurs difficultés en lecture et en écriture représentent un «enjeu de société» qui dépasse les impacts sur leur vie individuelle, affirme Caroline Meunier : «Il faut s’en préoccuper et ça prend des mesures structurantes pour s’y attaquer», dit-elle.
L’éducation aux adultes oubliée
La Centrale des syndicats du Québec et sa Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) profitent aussi de la campagne électorale pour interpeller les partis politiques, tout en déplorant l’absence d’engagement concret concernant cet «enjeu majeur» qui nécessite une «mobilisation massive».
«On entend régulièrement parler de belles statistiques ambitieuses sur la réussite du réseau scolaire, mais en toute incohérence, les dirigeants politiques négligent le secteur de l’éducation des adultes et de l’alphabétisation dans les mesures qu’ils mettent en place», affirme la présidente de la FSE, Josée Scalabrini.
Les centres d’éducation aux adultes comptent «peu ou pas» de ressources professionnelles (orthopédagogues, psychologues, etc.) pour accompagner ceux qui y étudient, précise-t-elle.
Journée de mobilisation
Ces organismes lancent ce cri du cœur à l’occasion de la Journée internationale de l’alphabétisation, qui se déroule le samedi 8 septembre.
À Québec, une marche pour l’alphabétisation se déroulera en avant-midi pour sensibiliser la population et faire connaître les services offerts dans la région.