Patrick Bruel fait un vibrant éloge de Pierre Lapointe
L'auteur québécois a écrit deux chansons du nouvel album du chanteur français
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PARIS | L’histoire d’amour entre Patrick Bruel et le Québec s’enrichit d’un nouveau chapitre. Pour la première fois de sa carrière, la star française chantera les mots d’un Québécois, en l’occurrence ceux de Pierre Lapointe, a appris en primeur Le Journal.
Lapointe signe deux pièces, dont une s’intitule Arrête de sourire, sur le nouvel album de Bruel à paraître le 2 novembre.
Rencontré à Paris mardi, Patrick Bruel est emballé, et le mot est faible, de cette collaboration avec Lapointe, cet «immense artiste» pour qui il n’avait que de bons mots.
«Il n’y a pas d’adjectif... Ce sont deux chansons incroyables qui laissent tous ceux qui les entendent en arrêt.»
C’est par l’entremise de son frère, David-François Moreau, que Bruel a été mis en contact avec le Québécois, dont il était un admirateur de longue date. Moreau avait réalisé et coécrit une partie de l’album de Lapointe, La science du cœur.
L’une des chansons est arrivée assez tard, tellement que Bruel ne croyait pas pouvoir l’inclure sur l’album.
«Il m’a envoyé cette chanson il était une heure et quart du matin. Je lui envoie un texto : “Pierre, c’est compliqué, mon album est quasiment fini, je te reparle demain.” Je l’ai recontacté à 3 h 15 du matin. Je lui ai dit : “Il n’y a pas de cas où je ne la mets pas sur mon album, je t’embrasse.” Elle est merveilleuse. Cette chanson est merveilleuse. Merveilleuse. Franchement, elle est dingue.»
Des choses enfouies
Ce qui a plus étonné Patrick Bruel, c’est comment Lapointe a pu se mettre dans sa peau.
«Au départ, je ne voulais pas qu’il écrive pour Bruel. Je voulais qu’il écrive pour lui et que moi je vienne puiser là-dedans. Après, j’ai bien compris qu’il a écrit pour moi. Il est allé chercher des choses chez moi assez enfouies et fortes. Je suis surpris que ce garçon, que j’ai croisé trois ou quatre fois dans ma vie, me donne deux chansons extrêmement personnelles.»
Recherche de sons
Tout cela ne fait qu’ajouter à l’intense fébrilité qui habite la star ces jours-ci. L’album, enregistré entre Los Angeles, Paris et le sud de la France, s’en vient. Le single Tout recommencer, une collaboration avec Mickael Furnon, de Mickey 3D, et Vianney, a été lancé vendredi dernier. Son titre annonce l’état d’esprit du chanteur durant la préparation de cet album.
«J’étais en recherche de sons. J’ai travaillé avec un producteur qui vient de l’urbain», dit-il.
Les fans suivront-ils Bruel dans ce qu’il qualifie de renouvellement? Verdict le 2 novembre.
Une popularité qui ne fléchit pas
«On va aller à l’extérieur pour les photos, mais je vais mettre mes lunettes. Ça te va?»
Patrick Bruel n’a pas précisé si les verres fumés qu’il a enfilés en sortant du luxueux Hôtel Plaza Athénée, établissement mythique situé à deux pas des Champs-Élysées, lui servaient à se protéger du soleil de fin de journée ou à passer incognito dans la rue.
S’il avait la seconde option en tête, l’opération s’est avérée un échec lamentable. Dès qu’il a mis le pied sur le trottoir, les demandes de photos se sont succédé.
Une jeune femme a d’abord piqué la curiosité du chanteur avec sa mobylette motorisée. Puis une petite famille avec un bébé, une autre jeune fan, un homme au look franchement coloré. Ça n’a pas cessé jusqu’à ce que Bruel, qui ne dit jamais non à un admirateur, s’assoie sur la moto taxi qu’il avait demandée pour se rendre à la station de radio où il donnait la dernière entrevue de sa journée de promotion.
«J’ai été très gâté»
Trente ans après le début de la Bruelmania, la popularité de celui qui a chanté Qui a le droit..., Casser la voix et Place des grands hommes n’a pas fléchi.
L’annonce de dates de concert en France, en Belgique et en Suisse a déjà permis de vendre 200 000 billets. Le Québec suivra bientôt. Ne vous surprenez pas s’il s’arrête au Centre Bell et au Centre Vidéotron, où il n’a encore jamais chanté.
«J’aimerais le faire», dit celui qui classe sa soirée sur les plaines d’Abraham, en 2015, parmi ses trois plus beaux souvenirs de concert de sa vie.
«Ç’a été incroyable. Pourquoi ce partage d’amour a été si important pour moi? Qu’est-ce que c’est venu compenser? Ce sont toutes des questions de psychanalyse de base qu’on peut se poser. Mais j’ai été très gâté.»