La CAQ au pouvoir: Les attentes du milieu des affaires sont très élevées
François Legault devra se faire rassurant face au seuil d’immigration
Le monde québécois des affaires sert un accueil chaleureux au nouveau gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ). Mais ce dernier aura fort à faire pour rassurer face à sa promesse de réduire les seuils d’immigration en pleine pénurie de main-d’œuvre.
De tous les partis, la CAQ est probablement celui dont les engagements se rapprochaient le plus des priorités des gens d’affaires. Sauf sur la question de l’immigration : François Legault s’est engagé à abaisser de 50 000 à 40 000 le seuil d’immigration dès 2019 avant de le rehausser progressivement.
« Il y a une inquiétude liée à cet engagement, parce qu’on a besoin de travailleurs », a indiqué Yves-Thomas Dorval, le PDG du Conseil du patronat du Québec (CPQ).
« Nous, sur le terrain, on voit que la main-d’œuvre [québécoise] n’est plus suffisante, on a besoin de l’immigration. On espère qu’on va pouvoir travailler avec la CAQ pour trouver des solutions. On n’a pas le choix, on a 1,5 million d’emplois à combler d’ici cinq ans. »
Hausser les seuils
Même son de cloche du côté de Michel Leblanc, de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. « M. Legault nous dit que c’est temporaire, que c’est pour réussir une meilleure rétention des immigrants et qu’il va ensuite les ramener à la hausse. On va suivre le gouvernement. Les entreprises de partout vont demander au gouvernement de rehausser les seuils. »
Vice-présidente de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, Martine Hébert salue l’intention de la CAQ de mieux « arrimer » les compétences des immigrants sélectionnés et celles requises pour les postes vacants.
« En ce moment, il y a un mauvais casting », dit-elle, rappelant que ce sont principalement les secteurs manufacturier, des soins de santé et du commerce au détail qui sont touchés.
Des travailleurs inquiets
Du côté des syndicats, l’élection d’un gouvernement de la CAQ ne surprend pas, mais elle n’enchante pas. Le parti s’est prononcé à maintes reprises contre la hausse du salaire minimum à 15 $ qui est présentement à 12 $. La Centrale des syndicats nationaux exige du prochain gouvernement une politique de soutien au secteur industriel et manufacturier.
« M. Legault a parlé d’attirer des emplois à 25 $, 30 $ l’heure. Il devra s’assurer de garder au Québec les emplois à bons salaires que nous avons déjà ! Il est désolant d’assister à la délocalisation de nombre d’entreprises et de voir des contrats gouvernementaux, comme ceux qui auraient dû être accordés au chantier maritime Davie ou à l’usine Bombardier de La Pocatière, être attribués à l’étranger », dit le président Jacques Létourneau.