Et si j’étais Claude Julien...
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Le Canadien est convaincant en ce début de saison, il faut le reconnaître, et je lève mon chapeau à Claude Julien. À mon avis, il faut donner du crédit à l’entraîneur de l’équipe qui a finalement accepté de changer son système de jeu. Par contre, vous savez qu’il est impossible pour moi de ne pas me mettre dans la peau de l’entraîneur et de ne pas me demander ce que je ferais avec l’alignement actuel du Canadien. Jouons donc à l’entraîneur d’estrade, si vous le voulez bien.
J’ai décidé de faire ce que plusieurs faisaient à l’époque où j’étais entraîneur. La majorité du temps, je n’aimais pas ça, mais je dois admettre qu’à l’occasion, certains chroniqueurs avaient de bonnes idées !
Même si ça va bien, il y a toujours quelques petits détails qui m’agacent dans la composition du Tricolore.
Pour moi, l’un des joueurs en difficulté en ce début d’année, c’est Joel Armia qu’on a beaucoup utilisé en avantage numérique en espérant que les choses débloquent. Si ce n’était que de moi, je l’enverrais sur le quatrième trio. C’est un joueur qui sera utile à l’extérieur grâce à son apport physique, mais pour moi, son temps de jeu doit être diminué.
DROUIN AU CENTRE
Pour ce qui est du trio de Phillip Danault avec Brendan Gallagher et Tomas Tatar, pas touche ! Sur le deuxième trio, maintenant, j’aimerais revoir Jonathan Drouin au centre où il serait plus utile que si on le jumelait aux meilleurs trios adverses. Le jeune Québécois semble avoir trouvé sa vitesse de croisière et on revoit le Drouin habile avec la rondelle et rapide qu’on voyait à Tampa Bay. À ses côtés, je placerais Paul Byron et Artturi Lehkonen.
Ce trio serait explosif et pourrait marquer des buts.
Quant à Max Domi, je ne suis pas convaincu qu’il soit un joueur de centre et je pense que sa place est à l’aile. C’est là qu’il pourra réellement laisser aller sa fougue et travailler pour ses coéquipiers en fond de territoire. Un duo avec Jesperi Kotkaniemi serait fort intéressant à mon avis.
LE CRÉDIT À CLAUDE JULIEN
Cela étant dit, je le répète, je suis impressionné par le Canadien en ce moment.
Je ne sais pas qui a convaincu Claude Julien, si c’est Marc Bergevin, ses adjoints ou si c’est lui-même qui a pris la décision, mais toujours est-il que le changement de mentalité est frappant et le but de Brendan Gallagher avec une dizaine de secondes à faire au match face aux Blues, mercredi soir, en a été un exemple parfait.
Autrefois, Claude Julien aurait demandé à ses joueurs de se replier, d’accepter d’aller chercher un point pour jouer en prolongation. Cette fois, même en toute fin de match, on a vu deux joueurs, Gallagher et Tomas Tatar, en échec avant soutenu. Une stratégie qui a rapporté.
D’ailleurs, ce Tatar m’impressionne en ce début de saison. Il démontre de la rapidité, un lancer au-dessus de la moyenne et il peut jouer autant à gauche qu’à droite. Il faut reconnaître les bonnes choses chez le Canadien quand elles arrivent et, actuellement, Tatar fait partie des points positifs, tout comme Mike Reilly qui s’est implanté comme le premier défenseur de l’équipe en ce moment.
SAISON JEUNE
Toutefois, ne nous énervons pas trop rapidement, car il est évident que Claude Julien, dans son bureau, ne saute pas dans les rideaux lui non plus. Il n’y a que six matchs joués et le calendrier a passablement avantagé le Tricolore en ce début de saison, lui qui a disputé quatre de ces six rencontres à domicile.
Peu importe, toutefois, puisqu’on le sait, les points accumulés en octobre sont fort importants. Reste maintenant à voir si l’équipe saura maintenir la cadence durant toute la saison.
— Propos recueillis par Kevin Dubé
Les échos de Bergie
BELLE CARRIÈRE DE PLEKANEC
Quand tu joues 1000 matchs dans la LNH, c’est signe que tu y as connu une belle carrière. Je n’ai pas toujours été en accord avec l’utilisation que le Canadien a faite de Tomas Plekanec dans les dernières années ni avec l’idée de le ramener à Montréal cette année, mais je me dois de reconnaître ce qu’il a accompli au cours de sa carrière. Plekanec a fait de belles choses au cours de ses 13 saisons complètes dans la LNH, et, à entendre parler ses coéquipiers et entraîneurs, il a toujours été un athlète fort apprécié. Il est la définition d’un professionnel.
CROSBY LÉTHARGIQUE
Le capitaine des Penguins n’a pas marqué encore cette saison, mais il est clair qu’il va rebondir. Les Penguins ne connaissent pas le début de saison escompté et il est évident qu’on peut faire un lien direct entre le manque de production du 87. J’entends certains dire qu’il ralentit et qu’il commence à se faire vieux. Je n’adhère pas à ça. Après tout, il n’a que 31 ans et il en a encore dans le ventre. Par contre, un jour, ça va venir. Ce qui change, avec l’âge, c’est la fameuse fraction de seconde. Je me souviens, quand j’ai dirigé Guy Lafleur avec les Rangers de New York, il patinait aussi bien et lançait aussi fort que dans son jeune temps. Par contre, c’était son temps de réaction qui commençait à faire défaut. Ça arrive, et tous les meilleurs joueurs passent par là. Toutefois, ce n’est pas encore le cas de Crosby. Après tout, Jonathan Toews a connu une mauvaise saison l’an dernier et il a rebondi de belle façon depuis le début de la saison.
DOMMAGE POUR PETTERSSON
J’espère que l’absence d’Elias Pettersson ne sera pas trop longue. Pour moi, ce jeune a tout pour être la recrue de l’année dans la LNH. Il est tout simplement incroyable et se démarquait au sein d’une cohorte de recrues fort relevée, dont Brady Tkachuk qui lui aussi devra s’absenter en raison d’une élongation ligamentaire. Il sera bon, lui aussi. On voit clairement qu’il a du Tkachuk dans le sang ! Quant au défenseur Rasmus Dahlin, c’est un peu plus difficile pour ce dernier en début de saison. Tout le monde lui donnait le Calder avant même que la saison ne débute, mais il est encore en adaptation. Laissons-lui du temps. Après tout, il n’a que 18 ans.