Des usagers à bout des retards à répétition de train de la ligne Deux-Montagnes veulent déménager
Excédés par les ratés de leur train de banlieue, des usagers veulent se rapprocher de Montréal
Des usagers à bout des retards à répétition de train de la ligne Deux-Montagnes veulent déménager à Montréal pour ne plus jamais avoir à utiliser ce transport.
« Ça me pourrit la vie, ces retards. En juillet, c’est fini, je déménage à Montréal », affirme avec impatience Francesca Whittom, qui réside actuellement à Saint-Eustache et emprunte chaque jour la ligne Deux-Montagnes pour se rendre au travail au centre-ville de la métropole.
Lundi encore, Mme Whittom est arrivée en retard, tout comme son conjoint qui commençait un nouvel emploi, ainsi que des centaines d’autres voyageurs.
Signalisation
La société qui gère les trains de banlieue, exo, a indiqué au Journal que les nombreux délais survenus lundi sur les lignes Deux-Montagnes et Mascouche étaient dus à un problème de signalisation et non au gel.
Les usagers dénoncent depuis des mois les suppressions de trains fréquentes sur cette ligne et ont même lancé une campagne de mobilisation en utilisant le mot-clic #EXOspérés cet été.
Lundi matin, le train de Mme Whittom, parti à 6 h 50 de Deux-Montagnes, est arrivé à la gare Centrale 51 minutes plus tard que prévu.
« Le train s’est immobilisé à la station Montpellier. On nous a invités à prendre le bus, mais il y avait tellement de monde que c’était impossible. »
Mme Whittom et son conjoint ont finalement terminé leur trajet en taxi, ce qui leur a coûté 35 $.
Incertitude
Les délais fréquents qu’ils subissent les ont obligés deux fois depuis septembre à payer un taxi à leur voisin pour que celui-ci puisse ramener leur enfant de l’école à leur place.
« Le fait de ne jamais savoir si je vais pouvoir aller chercher mon fils à l’heure, c’est vraiment l’enfer », déplore Mme Whittom.
C’est pour ne plus avoir à connaître ces problèmes que la femme de 27 ans, qui travaille pour une compagnie d’assurances, a décidé l’hiver dernier de quitter les Laurentides pour s’installer à Montréal.
Un autre usager de la ligne a confié lundi au Journal attendre avec impatience son déménagement de Dollard-Des Ormeaux vers le centre-ville montréalais prévu au cours des prochains mois.
« Je m’estime chanceuse de pouvoir le faire. Je plains ceux qui déjà ont une maison à Deux-Montagnes et qui vont devoir vivre ça », reprend Mme Whittom, qui est locataire.
Vendre moins cher
C’est le cas de Youri Boyczun, lui aussi excédé par les retards de train, et propriétaire depuis cinq ans d’un condo à Deux-Montagnes, situé face à la gare Grand-Moulin.
L’homme aimerait déménager et acheter une maison pour ses deux enfants. Mais il se dit incapable de vendre son condo à un prix décent.
« Avec tous ces problèmes de train, personne ne veut acheter ici en ce moment, peste-t-il. Je suis comme bloqué dans mes projets de vie. »
La situation ne va pas s’améliorer puisque les travaux du Réseau express métropolitain entraîneront dès 2020 l’interruption totale du service sur la ligne Deux-Montagnes entre les gares Du Ruisseau et Centrale.
Selon exo, 28 900 personnes empruntent chaque jour cette ligne et 8900 celle de Mascouche, également touchée par les retards de lundi.