Repêchage: le Canadien s'est-il trompé en 2014?
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Comme le disait l’ancien recruteur et directeur général Ronald «Prof» Caron, le repêchage n’est pas une science exacte. Pour Trevor Timmins et le Canadien de Montréal, cette thèse s’applique parfaitement à l’encan de 2014.
Leur sélection de premier tour de cette cuvée, Nikita Scherbak, a un talent certain. Un flair offensif évident et une touche qu’il doit peaufiner. Cependant, l’attaquant de 22 ans ronge son frein après avoir regardé les sept premiers matchs de l’équipe sur la passerelle de presse.
À preuve du contraire, il ne semble tout simplement pas faire partie des plans d'avenir du Bleu-Blanc-Rouge.
L’énigmatique cuvée de 2014
En 2017-2018, le Russe a disputé 26 de ses 29 matchs avec le grand club. Il a compté cinq buts et ajouté deux mentions d’aide au total dans la Ligue nationale (LNH).
En épiant les statistiques des joueurs de la classe de 2014, il est possible d’en venir à deux constats : Timmins et ses éclaireurs se sont trompés ou ils ont mal développé leur projet.
De tous les espoirs sélectionnés au repêchage de 2014, seulement 68 jeunes ont goûté au hockey de la LNH : Scherbak se classe 42e avec ses 29 parties jouées.
Le défenseur Brett Lernout, choisi au 73e rang, vient deux rangs plus loin, au 44e échelon, avec 21 présences avec le Canadien.
Timmins, l’expert en matière de recrutement chez le Tricolore, peut se consoler au besoin : deux patineurs sélectionnés avant Scherbak se sont retrouvés sur une patinoire du circuit Bettman moins de fois que lui. C’est le cas du cinquième choix au total Michael Dal Colle (Islanders de New York, quatre parties) et celui de Conner Bleackley (Avalanche du Colorado, 23e rang), qui n’a jamais eu son baptême de feu.
En revanche, des 25 joueurs issus de ce repêchage ayant disputé le plus grand nombre de rencontres dans la LNH, huit sont des joueurs repêchés entre les deuxième et septième tours. Quatre d’eux sont des sélections des rondes 4 à 7.
Également, 18 des 41 meilleurs pointeurs de l’encan ont été appelés au podium après Scherbak, dont Victor Arvidson (Predators de Nashville, 112e rang, 144 points), Brayden Point (Lightning de Tampa Bay, 79e rang, 114 points), Kevin Labanc (Sharks de San Jose, 171e rang, 66 points), Ondrej Kase (Ducks d’Anaheim, 205e rang, 53 points) et Adrian Kempe (Kings de Los Angeles, 29e rang, 44 points).
La question à savoir si ces joueurs cadrent mieux dans les plans de leurs équipes respectives que Scherbak ou s’ils ont été mieux développés se pose.
Pendant que le numéro 38 attend toujours son tour, Michael McCarron (autre choix de premier tour) et Jacob de la Rose, qui a été réclamé par les Red Wings de Detroit, sont exclus de l’équation après être passés par le ballottage.
Il a fort à parier que le directeur général Marc Bergevin préfère échanger Scherbak plutôt que de le perdre pour rien au ballottage. C’est possiblement le meilleur scénario qui puisse se produire pour l'ailier, qui n'a su faire sa niche malgré son statut de choix de premier tour.
Si tel est le dénouement, il devra à nouveau prouver qu'il a sa place dans la LNH.