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Max Domi change l’image du Canadien

Max Domi va ouvrir les yeux à bien des joueurs qui ont le réflexe de rayer Montréal de la liste des équipes avec lesquelles ils pourraient éventuellement jouer.
Max Domi va ouvrir les yeux à bien des joueurs qui ont le réflexe de rayer Montréal de la liste des équipes avec lesquelles ils pourraient éventuellement jouer. Photo d'archives, Ben Pelosse


Max Domi m’impressionne et il est en voie de devenir la nouvelle vedette du Tricolore. Je dirais même qu’il change l’image du Canadien auprès des joueurs qui craignent de venir jouer à Montréal. Domi embrasse la pression de jouer pour le Canadien et il prouve qu’elle peut emmener un athlète à un niveau supérieur.

Au fil des ans, plusieurs joueurs, dont certains Québécois, ont refusé de jouer à Montréal par crainte de subir trop de pression de la part des médias et des partisans. Cette perception est toujours réelle chez bien des hockeyeurs, mais Domi, qui évoluait devant 10 000 personnes et deux ou trois journalistes en Arizona, semble se nourrir du prestige associé au Canadien.

Il joue présentement le meilleur hockey de sa carrière et comme il arrive de l’Arizona, je crois qu’il va ouvrir les yeux à bien des joueurs qui ont le réflexe de rayer Montréal de la liste des équipes avec lesquelles ils pourraient éventuellement jouer. Certains vont se dire que finalement, ce n’est pas si pire que ça de jouer à Montréal.

Son père ayant joué à Toronto, Max connaissait les vibrations d’un gros marché de hockey comme Montréal et il était enthousiaste à l’idée de jouer pour le Canadien. Domi est un joueur très suivi et il est tout un ambassadeur pour le Canadien.

Honnêtement, il peut devenir le joueur modèle par excellence. On disait qu’il n’avait pas le talent d’un marqueur de 30 buts comme Alex Galchenyuk, mais il a déjà cinq buts et six aides à sa fiche. Plus que les statistiques, il joue avec cette attitude recherchée par Marc Bergevin. Il joue avec intensité tous les soirs et c’est évident qu’il a du plaisir à jouer.

Énergique malgré le diabète

Même s’il est atteint du diabète, il semble toujours déborder d’énergie et comme ma femme, Stéphanie, est atteinte de cette maladie, je sais qu’il y a des jours où la fatigue est lourde. Domi semble très bien contrôler ce handicap et ça doit lui demander une grande discipline pour jouer constamment à son meilleur niveau.

De plus, Domi est devenu porte-parole de la marche FRDJ, un organisme qui amasse des fonds à travers le Canada pour financer la recherche sur le diabète de type 1. Stéphanie et moi avons d’ailleurs collaboré avec la FRDJ.

La pression positive

La pression vient avec des côtés positifs pour quiconque sait la gérer et, pour l’instant, Domi fait très bien paraître Marc Bergevin. J’ai toujours dit que si je n’avais pas joué à Montréal, je n’aurais probablement jamais gagné le trophée Vézina ou le trophée Hart.

À Montréal, tu te sens toujours défié par les journalistes et les partisans. La clé est de bien réagir. Ça peut écraser certains athlètes et à la longue ça peut user un athlète, mais si tu vois ça de la bonne façon, c’est motivant. Lorsque tu vois chaque match et chaque entraînement comme un défi, tu progresses.

J’ai vu la différence lorsque je suis arrivé à Denver avec l’Avalanche. Lorsqu’on perdait deux ou trois matchs d’affilée, ça ne dérangeait pas grand monde. C’est aussi comme ça en Arizona, où Domi a débuté sa carrière.

Domi est l’une des clés du nouveau Canadien. Il apporte de l’énergie et c’est contagieux. Soudainement, il n’y a plus de passagers dans l’équipe. Les joueurs n’ont pas le choix de performer.

Price de retour

La semaine dernière, je vous disais que j’espérais voir jouer Carey Price comme un leader et c’est ce qu’il a fait dans ses deux victoires contre les Flames et les Bruins. Lorsqu’il fait les gros arrêts en début de match, il devient intimidant et il joue dans la tête de ses adversaires. Il redevient Carey Price.

-Propos recueillis par Gilles Moffet

Entrefilets

La longévité de Price

Avec sa 290e victoire dans l’uniforme du Canadien, Carey Price a dépassé Patrick Roy et il va assurément rejoindre Jacques Plante pour devenir le gardien avec le plus de victoires en carrière dans l’uniforme du Canadien. Cette marque le hisse parmi les grands, car c’est une marque de longévité et de durabilité. Price en est à sa 12e saison à Montréal et c’est un exploit en soi. Incidemment, je suis plus fier d’avoir joué 16 ans dans la LNH que d’avoir gagné le trophée Hart et le trophée Vézina.

Kotkaniemi et le nouveau Canadien

Le Canadien change et la décision de garder Jesperi Kotkaniemi en est une preuve. Pour une rare fois, le Canadien a décidé de développer un jeune joueur de talent à Montréal plutôt que de le retourner chez les juniors, ou en Finlande dans son cas. Il a le talent et il peut jouer. J’aime le fait qu’on ne lui mette pas trop de pression et qu’on cherche à le protéger. Par exemple, Claude Julien s’est assuré de ne pas le faire jouer contre Patrice Bergeron, samedi à Boston. Ainsi, ça lui donne de l’expérience dans la LNH sans prendre la chance de le faire mal paraître.

Tortorella et la haine

J’ai bien aimé le commentaire de l’entraîneur-chef des Blue Jackets de Columbus, John Tortorella, qui a dit qu’il aimerait voir un peu plus de haine dans le hockey. Aujourd’hui, tous les joueurs se connaissent, sympathisent et on les voit même blaguer sur la patinoire. C’est rendu trop loin à mon goût. Ils devraient se limiter à des discussions dans les corridors par respect pour leurs partisans, qui sont parfois très intenses. Les temps ont vraiment changé. À mes débuts avec le Canadien, j’avais quasiment peur de faire un clin d’œil à un ami dans une équipe adverse pour ne pas choquer les vétérans.

Le revers de Crosby

Après un début de saison difficile, Sidney Crosby a connu une grosse semaine. Il est phénoménal et je pourrais en parler pendant des heures, mais je vais me limiter aujourd’hui à son tir du revers qui est l’un des meilleurs de l’histoire. Tout comme Wayne Gretzky, qui en avait un excellent, Crosby utilise une palette à peine courbée. Vous savez qui avait aussi un superbe tir du revers? Vincent Damphousse. Vincent en faisait même presque un tir frappé. C’était impressionnant.

 







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