Bernard Landry, amoureux des arts
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Homme de grande culture, Bernard Landry a beaucoup côtoyé le milieu artistique québécois, assistant à de nombreuses premières de films, spectacles et lancements de livres, souvent en compagnie de sa femme, la chanteuse et actrice Chantal Renaud. Voici quelques photos de lui prises lors d’événements culturels qui ont eu lieu au cours des vingt dernières années.
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Il n’avait posé qu’une seule condition : ne pas le filmer pendant ses repas. Sinon, Bernard Landry avait ouvert toutes grandes les portes au cinéaste Jean-Claude Labrecque, et de cet accès privilégié aux coulisses de sa campagne électorale de 2003 est né le remarquable documentaire À hauteur d’homme.
« Il a accepté une caméra dans ses souliers », se souvient avec amusement M. Labrecque, joint quelques heures après l’annonce du décès de M. Landry.
« C’était tous les jours. Du matin jusqu’au soir. Ça demandait énormément de générosité de permettre ça. C’est lui qui prenait tous les risques », ajoute la productrice et grande amie du défunt, Monique Simard.
Ce tournage sans équivalent dans les annales politiques québécoises ne faisait pas le bonheur de bien des ministres et membres influents du Parti québécois. Or, jamais M. Landry n’est revenu sur sa décision d’autoriser le tournage du film. Non plus qu’il n’est intervenu sur les choix éditoriaux du documentariste.
« Il a accepté pour la démocratie. C’est le mot qui revenait tout le temps », dit M. Labrecque.
Un autre Bernard Landry
Il n’empêche qu’À hauteur d’homme a dévoilé un Bernard Landry plus vulnérable et colérique que l’image publique qu’il projetait. Le film faisait grandement état de ses relations tendues avec la presse pendant que le pouvoir lui glissait lentement mais sûrement d’entre les mains.
Jean-Claude Labrecque se rappelle que Bernard Landry était heureux, mais qu’il avait peur quand il a vu le film pour la première fois, trois mois après la défaite du PQ. « Il a dit : ma carrière est finie. »
Il avait tort, se rappelle Monique Simard.
« C’est exactement le contraire qui s’est produit. Sa cote de popularité a doublé, parce qu’il y avait dans ce film un Bernard Landry que les gens ne connaissaient pas. Je l’avais senti, parce que les techniciens qui travaillaient sur le film m’avaient dit que s’ils avaient su qu’il était comme ça, ils auraient voté pour lui. »
D’une rare érudition
En plus d’avoir été le personnage central d’un fabuleux documentaire, Bernard Landry était considéré comme un homme d’une grande culture. Avide lecteur, il aimait parsemer ses discours de phrases empruntées aux grands auteurs. Qui ne se souvient pas de son fameux « Audi alteram partem » ?
« Bernard était au-dessus de la moyenne », confie son ami, ex-collègue ministre et fondateur des éditions du Septentrion, Denis Vaugeois.
« Il était d’une grande érudition et possédait une mémoire fabuleuse. Il lisait beaucoup et il assimilait ses lectures. Ça semblait parfois un peu ampoulé, surtout quand il arrivait avec ses citations latines, mais ça l’amusait lui-même. C’était devenu une cocasserie. »