Canadien: gare au mois de novembre !
Le mois de novembre est un mois important, surtout pour les équipes de milieu de peloton aspirant aux séries éliminatoires. En novembre, l’adrénaline du début de saison s’estompe et les faiblesses se manifestent. Les trois matchs précédant ceux à New York ont notamment exposé la défensive du Canadien.
Le Tricolore a accordé quatre buts dans chacun de ses trois matchs la semaine dernière et honnêtement, je ne peux blâmer Carey Price. Il a fait face à des chances de marquer de grande qualité. Pourtant, les hommes de Claude Julien jouent avec intensité chaque soir. Où est le problème ?
Bien sûr, il y a eu quelques revirements en zone offensive ou en zone neutre et il y a aussi eu de l’indiscipline, mais je crois que la défensive du Canadien commence à se faire exploiter. Tu ne peux pas accorder quatre buts par soir dans la LNH et espérer gagner sur une base régulière. Les défenseurs doivent être alertes.
Lorsque tu laisses des joueurs comme Steven Stamkos sans surveillance dans l’enclave, ça coûte cher. Le Canadien doit donc resserrer sa défensive et les attaquants doivent la soutenir tout en évitant les revirements coûteux. Le jeune défenseur, Noah Juulsen affiche un différentiel de -5 à ses deux derniers matchs, mais ce n’est pas juste un problème individuel.
En attendant le retour du capitaine, Shea Weber, nous avons une défensive honnête, sans plus, mais il ne sera pas là avant le mois de décembre. Il est un élément stabilisateur qui rassure et qui peut également aider le jeu de puissance. Il faut toutefois survivre et rester dans la lutte jusqu’à son retour.
Encore une petite équipe
J’admire l’effort du Canadien depuis le début de la saison, mais la barre va être plus haute en novembre. Le calendrier ne sera pas facile et on aura besoin de tout le monde, dont le gardien auxiliaire, Antti Niemi. Le retour de Paul Byron sera bienvenu.
Karl Alzner est devenu un suppléant à l’arrière pour Julien qui mise principalement sur Jeff Petry, Jordie Benn, Mike Reilly, Noah Juulsen, Victor Mete et Xavier Ouellet. Les équipes adverses ont pris des notes et ces défenseurs devront s’ajuster sous la supervision des entraîneurs.
Malheureusement, Julien ne pourra pas ajouter du poids aux Brendan Gallagher, Tomas Tatar, Max Domi, Paul Byron, Andrew Shaw ou Jonathan Drouin. C’est un autre élément qui manque au Canadien. J’aimerais ça voir un gros gars devant le filet sur le jeu de puissance.
Nous n’avons pas un Tomas Holstrom, un Eric Lindros ou un John Leclair. Nos défenseurs ne sont pas tellement gros non plus et à la longue, ça gruge des énergies.
Je ne critique pas l’effort des joueurs du Canadien, au contraire. J’aime la chimie et je crois que tout le monde pousse dans la même direction, mais on sait que ce n’est pas encore l’équipe parfaite et les autres formations le savent très bien.
Je sais qu’il se marque plus de buts, cette saison, mais allouer douze buts en trois matchs n’est pas une bonne recette. Il va falloir se serrer les coudes et éviter de glisser au classement.
Pour rester dans la lutte aux séries, le Canadien doit absolument survivre au mois de novembre et le défi est réel.
Malgré toutes les belles choses qu’on a vues depuis le début de la saison, le Canadien n’a toujours pas une équipe comme les Capitals de Washington qui peut partir sur une lancée pendant une longue période.
-Propos recueillis par Gilles Moffet
Entrefilets
L’impact de Barry Trotz
Je ne sais pas comment s’est déroulé le duel face aux Islanders de New York, mais cette équipe m’a surpris en début de saison. À la suite du départ de leur meilleur joueur et capitaine, John Tavares, je ne donnais pas cher de leur peau, mais leurs succès démontrent pourquoi les meilleurs entraîneurs méritent de gros salaires. Après avoir transformé les Capitals de Washington, Barry Trotz imprègne sa marque chez les Islanders. Il est assurément l’un des meilleurs entraîneurs de la ligue.
Promotion pour Marco Sturm
Les Kings de Los Angeles n’ont pas mis de temps à licencier l’entraîneur John Stevens, et c’est la loi du sport. Willie Desjardins lui succédera, mais je suis surtout heureux pour mon grand ami, Marco Sturm, qui sera son adjoint. Strum a fait ses classes en Allemagne et il a porté le programme national à un autre niveau. J’ai joué avec lui en Floride et il a une bonne tête de hockey. Un jour, il sera entraîneur-chef.
Bon contrat pour Rinne
J’aime l’entente de deux ans d’une valeur de dix millions entre Pekka Rinne et les Predators de Nashville. Rinne n’a pas eu de grosses séries le printemps dernier, mais il a gagné le trophée Vézina et il fait toujours partie de l’élite à 36 ans. Ça laisse le temps aux Predateurs de préparer la relève. Il est le joueur le plus populaire de l’équipe et à 5 millions par saison, c’est la moitié du salaire de Carey Price.
Les matchs en Finlande
Les Panthers et les Jets ont disputé deux matchs à Helsinki la semaine dernière. C’est peut-être bon pour la visibilité de la LNH, mais je ne suis pas certain que les joueurs nord-américains aiment cet impair au calendrier. Ça peut aussi leur causer une fatigue additionnelle et dans une lutte corsée aux séries éliminatoires, ça peut faire la différence. De plus, les partisans des Panthers et des Jets sont privés d’un match local. Non, je ne suis pas un fan de ce projet.