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Un million $ pour la retraite, vous n’irez pas bien loin

Un million $ pour la retraite, vous n’irez pas bien loin
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Longtemps, on a pu concevoir qu’un magot d’un million de dollars était suffisant pour vivre une retraite sans soucis financiers. Considérant votre coût de vie, l’âge de la retraite, les pensions accumulées, l’inflation et les faibles rendements des placements sécuritaires, cette somme pourrait bien être insuffisante.

Sans un apport significatif provenant des pensions gouvernementales et des régimes privés, ce sera TRÈS difficile d’arriver avec seulement 1 million de dollars en économie.

Prenons le cas de Darren, 53 ans. Ce travailleur autonome de l’industrie du cinéma se fait rémunérer par l’entremise de sa PME. Il se verse essentiellement des revenus de dividendes. Il n’a donc pas cotisé à la RRQ ni à des REER.

Récemment, il est allé consulter son planificateur pour lui signifier que son état de santé le forcerait probablement à prendre une retraite anticipée vers 57 ans. En entrant dans le cabinet, il était très confiant, car il possède pour 1 M$ de placements de sa compagnie. Ce qui, à son avis, serait bien suffisant pour assurer ses vieux jours. Erreur.

Les estimations sommaires démontrent que pour lui fournir 60 000 $ brut/an en valeur d’aujourd’hui pendant 30 ans, il lui faudra accumuler plus de 1,4 M$.

REER et CELI toujours pertinents

Son planificateur lui a expliqué que les revenus de ses investissements (à risque modéré) sont fortement imposables annuellement. Puis, ils le sont encore une fois lorsqu’il se verse des dividendes. Le principe d’« intégration fiscale au Canada » vise à ce que les rémunérations de toutes sources soient imposées équitablement dans les mains des citoyens. Il n’y a donc plus de grandes différences au net entre celui qui se verse des dividendes et celui qui reçoit un salaire. C’est encore plus vrai depuis la réforme Morneau de février 2018. Les propriétaires d’entreprise qui accumulent des revenus de placement passif seront pénalisés fiscalement dès que ceux-ci atteindront 50 000 $ annuellement.

Darren ne peut changer le passé. Mais pour les plus jeunes travailleurs autonomes et propriétaires de PME, il est maintenant plus sage de se verser un salaire équivalent au MGA* (le maximum des gains admissibles) établi par Retraite Québec, et la différence en dividendes. On peut ainsi cotiser à la RRQ et en recevoir à partir de 60 ans (max. 726 $/mois). À 65 ans, la rente maximale est de 1134 $.

Le salaire permet également de cotiser à des REER. La combinaison des REER, CELI, dividendes d’entreprise, PSV du Canada et RRQ procure souplesse et sécurité partielle de revenus la vie durant.

*55 900 $ en 2018

Conseils

  • Les travailleurs autonomes ont intérêt à se verser du salaire.
  • Cotiser à ses REER est toujours approprié.
  • Le principe d’intégration rend l’incorporation moins pertinente.
  • Les propriétaires de PME ayant des liquidités importantes doivent penser à investir dans des fonds en catégorie de société.
  • Le RRI (régime de retraite individuel) est une belle option.

► Fabien Major, MBA, Adm. A. est l’associé principal de Major Gestion Privée inc. succursale de Gestion de patrimoine Assante ltée à Outremont.

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