Marie-Soleil Blais : de hockeyeuse à cycliste
Adolescente, Marie-Soleil Blais rêvait de faire son chemin au hockey féminin, mais c’est finalement comme cycliste qu’elle fait le saut chez les professionnelles, ayant récemment conclu un contrat avec la prestigieuse équipe kazakhe Astana.
«C’est un peu comme signer un premier contrat pour la Ligue nationale de hockey, j’imagine», a comparé l’athlète de 29 ans, mercredi, lors d’une rencontre dans les bureaux de l’entreprise québécoise de vélos Argon 18.
Blais aura bien joué quelques parties avec l’Axion de Montréal, ancêtre des Canadiennes dans la Ligue nationale de hockey féminin, mais sa carrière a pris fin après une série de blessures, dont une plus sérieuse à l’épaule droite. Elle a aussi évolué pour les Lynx du Cégep Édouard-Montpetit, au niveau collégial, avant de représenter l’Université de Moncton.
À l’époque, la jeune femme originaire de Saint-Rosaire, près de Victoriaville, aimait bien enfourcher le vélo, mais c’était surtout pour garder la forme ou tout simplement «pour me promener un peu».
Un manque de reconnaissance
Une fois son rêve de hockeyeuse écarté, Blais a mis tous les efforts, malgré les embûches, pour grimper les échelons en cyclisme, autant sur route que sur piste.
«Ç’a pris du temps à me faire reconnaître dans le milieu», a toutefois avoué celle qui, il y a quelques mois à peine, participait à des courses au niveau amateur à titre d’indépendante.
Déterminée, c’est grâce à de nombreux courriels envoyés directement à Astana qu’elle aura finalement la chance de se faire valoir chez les professionnelles.
«Je suis impressionné par le fait qu’elle a réussi par elle-même à avoir une opportunité sur le plus haut plateau», a d’ailleurs commenté Christian Lafrance, directeur marketing chez Argon 18, le fournisseur officiel de vélos pour l’équipe Astana, autant chez les hommes que chez les femmes.
Jouer son rôle
Si l’année 2019 pourrait maintenant lui permettre de pratiquer le vélo sur route aux quatre coins de planète, Blais reconnaîtra toujours l’apport du hockey dans son parcours d’athlète.
«Le hockey m’a appris à voir la course de vélo comme un jeu, l’aspect stratégique est très important, a-t-elle notamment indiqué. Ça m’a aidé pour ma lecture de course, pour mon positionnement et pour lire le langage corporel chez mes adversaires.»
«Mais quand j’ai commencé à faire des courses, j’attaquais et je ne gardais pas mes énergies, a-t-elle poursuivi, en riant. Au hockey, tu donnes tout et tu ne penses pas à ta prochaine présence. Sur mon vélo, j’attaquais comme si c’était le dernier tour à chaque fois. J’ai appris que ça ne marchait pas de même.»
Avec Astana, Blais devrait d’abord occuper un rôle de «domestique», c’est-à-dire qu’elle travaillera surtout pour aider la meneuse de l’équipe à remporter des courses. Et quand celle-ci grimpera sur la première marche du podium au terme d’une épreuve prestigieuse, ce sera un peu comme si la petite fille de Saint-Rosaire venait, en apportant sa contribution, de gagner sa propre Coupe Stanley.