Un pied dans le futur
Une dizaine d’années après la fin de Dobacaracol, Carole Facal, alias Caracol, poursuit sa carrière solo avec brio. La voici de retour avec un quatrième album, Symbolism, qui se veut beaucoup plus énergique que les précédents. Le Journal s’est entretenu avec elle.
Quand tu as commencé à travailler sur cet album, avais-tu déjà une ambiance sonore générale en tête ?
« Oui, j’avais vraiment le goût d’explorer une nouvelle zone par rapport à mes deux albums précédents, Blanc mercredi et Shiver, qui étaient plus indie folk et créés dans une énergie maternelle, car je venais d’avoir des enfants. Pour celui-là, je voulais un renouveau créatif. Je me sentais un peu de retour en adolescence, comme si mon côté sauvage avait envie de ressortir.
« J’ai une toune, Flooded Field, qui est électro avec une teinte reggae. Ça fait du bien de reconnecter avec ça et de m’assumer. En même temps, en le déclinant d’une façon super originale et contemporaine. J’ai voulu mettre un pied dans le futur plutôt que dans la nostalgie. »
À quoi fait référence le titre Symbolism ?
« Je me laisse beaucoup inspirer par des liens que je fais entre des événements. J’aime les romancer et leur trouver des significations. Je prends plaisir à romancer les événements du quotidien pour m’inspirer. Tout au long de l’album, c’est comme ça que j’ai travaillé. »
Qu’est-ce qui t’a inspirée dans le fait d’avoir travaillé à Los Angeles ?
« C’est une ville qui a comme une intensité, beaucoup de paradoxes et de contrastes. Je me suis laissé inspirer par mes séjours là-bas. Tout cet album-là a vraiment pris naissance là-bas. J’ai fait mon premier voyage créatif en 2016. J’avais logé à la maison SOCAN et j’avais rencontré plein de réalisateurs potentiels.
« Parmi les rencontres que j’ai faites, il y a eu Joey Waronker, qui est entre autres le batteur de Beck et Roger Waters. Il était intéressé à travailler avec moi. J’y suis retournée pour faire des séances de travail avec lui. C’était génial ! »
Tu vas jouer dans quelques jours à Montréal. À quel genrede spectacle faut-il s’attendre ?
« Le processus de studio a beaucoup influencé ce que le spectacle est devenu. Je fais beaucoup de vidéos live sur les réseaux sociaux, en technique live looping. Ce sont des versions solos de mes chansons que j’échantillonne live pour bâtir la chanson. Je me suis inspirée de ça pour créer mon spectacle. C’est très différent de ce que j’ai fait auparavant. C’est un mélange d’électro et d’organique avec des projections.
« Le 29 novembre, ce sera un spectacle complet. Je vais jouer l’album au complet et aussi l’EP, Les yeux transparents, que j’ai sorti en février. Ces deux disques sont frère et sœur. Je les ai créés en même temps. »
As-tu des ambitions de faire voyager ton projet à l’international ?
« C’est sûr. Je suis en train de signer un contrat en édition avec la France. Pour le reste du monde, j’espère que je vais pouvoir aller en tournée un peu partout. On travaille là-dessus pour 2019. Surtout, ce que je cherche à développer du côté international, c’est via le web avec des plateformes comme Spotify et YouTube. »
Es-tu satisfaite de la carrière que tu mènes en solo ?
« Ça va bien. Je me considère très chanceuse d’être capable de gagner ma vie en 2018 en faisant ce que j’aime. J’écris beaucoup de chansons aussi pour d’autres artistes. C’est un parallèle à ma carrière que j’aime vraiment. J’ai écrit des chansons pour certains gagnants de La Voix, comme Ludovick Bourgeois, Valérie Carpentier et Stéphanie St-Jean. Ma définition du succès, c’est d’être capable de gagner ma vie et de garder ma liberté créative. »
►L’album de Caracol, Symbolism, est présentement sur le marché.
►Un spectacle aura lieu le 29 novembre au Ministère, à Montréal. Pour toutes les dates : caracolmusic.com.