Airbus investit à Mirabel avec l’argent de Bombardier
Les composants destinés à l’usine de l’Alabama seront préassemblés au Québec
Moins de six mois après avoir pris le contrôle de la gamme d’avions C Series, Airbus investit pour accroître la capacité de production des installations de Mirabel. Et surprise : la future usine de Mobile, en Alabama, donnera du travail aux Québécois.
Pressée, Airbus s’apprête à faire ériger directement sur le tarmac de l’aéroport de Mirabel deux immenses hangars temporaires au coût de plus de 4 millions $.
Faits d’acier et de polyéthylène, ils seront tout de même isolés et chauffés pour que les assembleurs puissent y travailler confortablement cet hiver.
« On parle de dômes temporaires pour pallier le manque d’espace qu’ils ont à l’intérieur de l’usine », explique au Journal Dominic Noiseux, directeur de l’urbanisme à la Ville de Mirabel.
Airbus souhaite accroître la cadence de production et améliorer l’efficacité du processus d’assemblage du C Series, devenu récemment l’A220, afin d’en réduire les coûts unitaires. Si tout va comme prévu, l’usine de Mirabel terminera un avion tous les cinq jours à partir de la fin janvier, contre un tous les six jours actuellement.
Nouveau centre de livraison
Pour désengorger la chaîne de montage, Airbus prévoit également ériger à Mirabel un nouveau bâtiment qui deviendra le centre de livraison où les compagnies aériennes viendront prendre possession de leurs appareils.
À l’heure actuelle, les livraisons s’effectuent dans un secteur de l’usine non prévu à cet effet, ce qui n’est pas optimal.
« Ils veulent vraiment laisser toute la place au montage dans le bâtiment actuel », précise M. Noiseux. La taille de cet investissement n’est pas encore connue.
Le maire de Mirabel, Jean Bouchard, se réjouit évidemment de ces travaux d’expansion.
« Ça vient rassurer le milieu comme quoi Airbus est sérieuse pour développer et investir dans les avions qu’ils ont acquis de Bombardier », affirme-t-il.
Des embauches ici
Mais il y a plus. Airbus entend préassembler dans la région de Montréal les composants qui seront expédiés dans la future usine de l’A220 en Alabama, a récemment révélé Sylvain Faust du site spécialisé fliegerfaust.com.
C’est donc dire que les installations américaines se concentreront uniquement sur l’assemblage final des avions.
« Ça va être des gens de Mirabel et de Saint-Laurent qui vont faire le préassemblage pour l’Alabama. Il va falloir qu’ils embauchent ici, alors c’est une bonne nouvelle », confie au Journal une source qui a requis l’anonymat.
Rappelons que dans le cadre de l’entente avec Airbus, Bombardier s’est engagée à investir jusqu’à 1,2 milliard de dollars de plus dans l’A220 d’ici la fin de 2020, ce qui limite les débours du géant européen.