Manque d’effort inacceptable
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Bon, qui retrouve-t-on au banc des accusés depuis quelques semaines chez le Canadien ? Jonathan Drouin.
On peut toujours contester les arguments qu’il apporte comme preuve de son bon vouloir, de son sens du devoir, on ne peut surtout pas ignorer que dans un sport d’équipe, il n’y a pas nécessairement qu’un seul coupable.
Quand on est, par un concours de circonstances, l’un des joueurs d’influence, avec les principales responsabilités attachées à la profession, il y a celle où il doit faire la différence.
Il doit se démarquer par son leadership et aussi par sa contribution sur la surface de jeu.
Par contre, force est d’admettre qu’il n’est pas le seul dans la barque. Il y a aussi d’autres rameurs qui ne rament pas très fort. On revient toujours à la conclusion que Drouin est le plus talentueux, qu’il n’a pas droit à l’erreur et encore moins à un effort à faire perdre le sourire aux décideurs de l’organisation.
Claude Julien avait de quoi broyer du noir à la fin du match contre les Blues, jeudi. Son équipe n’a pas compétitionné, point. Et ce n’est pas très responsable de la part d’un groupe censé lutter pour sa survie.
Drouin est montré du doigt, Domi ne produit plus comme en première moitié de saison. Dans les faits, cela signifie que le premier trio est menotté soir après soir.
Mais quand je mentionne collectivité, cela implique toutes les facettes du jeu.
Bilan désastreux
Une équipe dont les unités spéciales affichent un bilan de 91,2 % a très peu de chances d’obtenir un billet d’entrée pour le tournoi printanier.
D’ailleurs, la plupart des formations qui ont une fiche inférieure à 92 %. L’avantage numérique du Canadien a un dossier de 12,8 %, le pire dans la Ligue nationale. En désavantage numérique, son taux de réussite est de 78,4 %.
En début de saison, les ratés accumulés par les spécialistes des unités spéciales pouvaient passer sans soulever trop d’inquiétudes parce que le Canadien était l’une des meilleures formations de la ligue à forces égales.
Domi attirait les projecteurs, Drouin parvenait à se sortir d’impasse avec une solide performance ici et là. Mais quand on approche la mi-saison et ensuite, quand on s’engage dans le sprint final identifiant les participants à la grande fête du printemps, ça se corse.
Les meilleurs doivent être les meilleurs. Les détails qui nécessitent une attention particulière font en sorte que l’équation fonctionne.
Peut-on vraiment arriver au fil d’arrivée en même temps que les 15 autres formations qui participeront à la deuxième saison avec une production aussi lamentable que celle du Tricolore en supériorité numérique ?
Ce sont les entraîneurs qui doivent trouver des solutions.
Bourbier
Chercher la formule qui pourrait sortir le Tricolore du bourbier dans lequel il est empêtré quand l’adversaire à un ou deux joueurs au cachot, c’est une chose. Encore faut-il la trouver ?
J’imagine que les responsables des unités spéciales passent des heures à concocter des patrons de jeu qui, éventuellement, sauront rapporter des dividendes.
Mais comment expliquer que l’exécution ne soit pas à point.
Qui sont donc les responsables de cet échec ? Évidemment, on va s’attarder sur la contribution de Drouin, qu’on accuse d’être trop souvent en périphérie. On se demande encore où est ce Drouin qui alimentait Nikita Kucherov de passes savantes, il y a quelques années à Tampa Bay.
OK, je sais, il n’y a pas de Kucherov dans l’uniforme du Canadien. Il reste tout de même qu’il était l’un des éléments importants du Lightning à ce moment-là.
Il y a également ceux qui l’accompagnent en supériorité numérique.
Drouin est identifié comme le quart-arrière de cette unité. Son jeu inégal n’est certes pas rassurant. Par contre, rien n’interdit aux autres de provoquer des choses.
Si on ne parvient pas à trouver une solution, ça va se compliquer. À égalité numérique, comme je le précisais, le Canadien ne peut plus afficher des résultats comme ceux en début de saison. La compétition atteint des niveaux supérieurs chaque semaine.
Réflexion
Il y a cependant une réflexion qui revenait souvent dans les discussions au début de la saison. À quoi doit-on s’attendre de cette équipe ? On n’avait guère d’attente pour la troupe du Centre Bell. A-t-on trop rapidement surévalué l’équipe en raison des résultats étonnants de la première moitié du calendrier ?
Peut-être.
Sauf qu’en conclusion, les attentes, ce sont les joueurs qui les ont créées par leur enthousiasme et leur dynamisme. C’est la raison pour laquelle une performance comme celle de jeudi à Saint-Louis est inacceptable.
Il y a une façon de perdre.
Mais sûrement pas en y allant d’efforts mitigés, en ne démontrant aucune intention de compétitionner au même niveau que l’adversaire.