23% des accidents avec blessés sont causés par la fatigue
Les gens sont sensibilisés sur la somnolence au volant durant le Salon de l’auto
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La fatigue est responsable de 23 % des accidents ayant causé des blessures ou des décès au Québec entre 2013 et 2017, démontrent des chiffres de la Société de l’assurance automobile du Québec.
« C’est sous-estimé. Probablement, car il n’y a pas de vérifications possibles après coup », avance Charles Morin, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les troubles du sommeil.
Le chercheur était présent jeudi au Salon de l’auto de Montréal, qui se déroule jusqu’au 27 janvier, pour sensibiliser les gens aux conséquences de la conduite lors de périodes de somnolence.
Les jeunes à risque
La cause principale de ces épisodes est bien sûr le manque de sommeil. Certains moments de la journée sont également plus risqués, comme après minuit et en milieu d’après-midi.
« Dès qu’on a dormi moins de six heures, c’est dangereux. Les jeunes sont aussi plus à risque, car ils surestiment leurs capacités », spécifie M. Morin.
Afin de conscientiser la population, un simulateur a été mis à la disposition des médias.
Une combinaison, portée par les cobayes, démontrait comment on devient plus lourds dans les périodes de somnolence.
Technologies
Des lunettes reproduisaient, quant à elles, les épisodes de micro-sommeil, lorsque l’on cogne des clous par exemple, pendant lesquels les automobilistes ont « les yeux ouverts, mais leur cerveau dort ».
Le test a bien démontré qu’il est impossible d’avoir une conduite adéquate dans ces conditions, même chez les conducteurs aguerris.
Certains véhicules sur le marché possèdent déjà des fonctionnalités semi-autonomes qui détectent les phases de somnolence.
Parmi celles-ci : les alarmes lors de déviations de trajectoire et les décélérateurs adaptatifs.
« Dans la plupart des modèles disponibles, une petite tasse de café apparaît dans le tableau de bord si la conduite n’est pas régulière », indique la directrice des communications chez Ford, Christine Hollander.
« Le véhicule envoie des messages, mais on s’en remet au bon jugement des conducteurs. Il ne faut pas conduire quand on est fatigué ! » ajoute-t-elle.
Danger
« Il y a un danger avec ces systèmes, parce que ça peut nous donner un faux sentiment de sécurité. Au final, cet avertissement nous dit qu’il est temps de s’arrêter », prévient quant à lui le professeur Morin.
Au moment où les nouvelles technologies ont la cote, il ne croit pas que le pilote automatique sera la solution ultime.
Pour l’instant, il conseille les siestes de 15 minutes et la caféine.