Des femmes manifestent contre Gilbert Rozon
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Gilbert Rozon n’était pas présent à son audience pour une accusation de viol, mais cela n’a pas empêché une cinquantaine de personnes de manifester ce matin devant le palais de justice de Montréal.
«Le respect, ça se manifeste!» pouvait-on lire sur les pancartes des manifestantes réunies devant l’immeuble de la rue Notre-Dame.
Le hasard a voulu que le retour en cour de l’ex-magnat de l’humour coïncide avec la Journée internationale des droits des femmes. À la demande de la défense, la cause a été reportée au 25 avril prochain.
«Cela permettra à la défense de continuer à étudier le dossier, c’est ce qu’on voit souvent dans ce genre de dossier, a expliqué le procureur de la Couronne Bruno Ménard. Ce n’est pas inhabituel, il n’y a pas grand-chose à en déduire, dans un sens comme dans l’autre.»
Accusé dans la foulée du mouvement #MoiAussi, Rozon est devenu l'un des visages des hommes de pouvoir tombés dans l’opprobre à la suite d’allégations d’inconduite sexuelle.
«Il est devenu l’un des symboles de ces puissants que la déferlante a réussi à faire tomber», lit-on dans le communiqué des manifestants.
Le dossier de Rozon n’en est toutefois qu’à ses débuts. Il a comparu en janvier pour répondre à une accusation de viol et à une accusation d’attentat à la pudeur, délits qu’il aurait commis à l'encontre d'une femme en 1979.
Selon les lois de l’époque, le fondateur de Juste pour rire risque la prison à vie s’il est déclaré coupable, mais il n’y a pas de minimum.
Avant le procès, toutefois, plusieurs étapes doivent être franchies. L’audience d’aujourd’hui devrait permettre de savoir si, à ce stade-ci, Rozon préfère un procès devant un juge seul ou devant jury.
Rozon est défendu par Me Pierre Poupart, l'un des meilleurs criminalistes au pays, célèbre pour avoir entre autres défendu l’ex-cardiologue Guy Turcotte à la suite du meurtre de ses enfants.
C’est d’ailleurs lui qui représentait Rozon dans les années 90, quand ce dernier avait obtenu l’absolution après avoir plaidé coupable à une accusation d’agression sexuelle sur une jeune femme de 19 ans au Manoir Rouville-Campbell, à Mont-Saint-Hilaire.
Me Poupart, à la sortie de la salle d’audience, n’a pas voulu commenter l’affaire.