Carlos Ghosn veut assister au conseil d’administration de Nissan mardi
Coup d'oeil sur cet article
Carlos Ghosn, actuellement assigné à résidence à Tokyo après plus de 100 jours de prison pour malversations financières présumées, souhaite assister au conseil d’administration du constructeur d’automobiles japonais Nissan, a déclaré lundi son avocat à la presse.
« En tant qu’administrateur, il a l’obligation de participer au conseil, donc s’il en obtient le droit, il veut être présent », a affirmé son principal défenseur, Junichiro Hironaka, selon des propos retransmis par la chaîne de télévision NTV.
Même si M. Ghosn a interdiction de rencontrer les protagonistes de l’affaire, le tribunal peut l’autoriser à assister à cette réunion. La décision est attendue dans la journée, selon l’agence de presse Kyodo et le quotidien Nikkei.
« C’est au tribunal de décider, et Nissan n’a pas de rôle direct dans le processus », a réagi de son côté un porte-parole de Nissan.
Le conseil d’administration du groupe se réunit mardi après-midi au siège de Yokohama (banlieue de Tokyo), a précisé une source proche de la compagnie.
Le dirigeant avait été révoqué en novembre de la présidence de Nissan, quelques jours après son arrestation le 19 novembre à Tokyo, à la sortie de son jet privé, mais il reste administrateur tant que l’assemblée générale des actionnaires n’a pas voté sa destitution.
Elle se tiendra le 8 avril à cette fin, ainsi que pour désigner au siège d’administrateur laissé vacant le nouveau président de Renault, Jean-Dominique Senard.
Le magnat de l’automobile déchu, qui se dit innocent, a été inculpé pour minoration d’une partie de ses revenus pour un montant de 9,23 milliards de yens (74 millions d’euros) de 2010 à 2018, dans les rapports de Nissan remis aux autorités boursières. Il a également été inculpé pour abus de confiance.
Dans l’attente de son procès, qui n’interviendra pas avant plusieurs mois, M. Ghosn, qui vient de fêter ses 65 ans, a interdiction de quitter, même brièvement, le Japon. Il n’a pas le droit d’accéder à internet, ses allées et venues ainsi que celles de ses visiteurs sont filmées et les images régulièrement remises au tribunal.
Le parquet a cependant jugé vendredi que ces « conditions de libération sous caution n’étaient pas efficaces pour empêcher une altération de preuves compromettantes ».