Un ancien entraîneur de soccer déclaré coupable
Il a sexuellement agressé un ado pendant une décennie
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Un ex-entraîneur de soccer de Québec qui a agressé sexuellement pendant 10 ans un adolescent qui a été capitaine de son équipe dans les années 90 a été déclaré coupable par le juge Jean Asselin.
« Je viens de perdre un autre 10 livres émotionnel, a réagi, émotif, Alain Fortier, 41 ans, la victime d’Yves Leclerc, 64 ans. Qu’un juge vienne te dire : “Je vous crois sur toute la ligne”, c’est ce que l’enfant en moi voulait et avait besoin d’entendre. »
Leclerc est entré dans la vie d’Alain Fortier quand ce dernier avait 14 ans. L’accusé, un physicien, était son entraîneur de soccer. De fil en aiguille, Leclerc est devenu un mentor, tant il était présent et important dans sa vie.
Masturbation, sodomie
Les agressions répétées se sont produites entre 1991 et 2001, principalement à la résidence de l’accusé de Beauport, et à son chalet, à Shannon. Alain Fortier a d’abord subi des attouchements. Puis, à partir de l’âge de 16 ans, son agresseur a commencé des séances de masturbation sur des divans.
De telles agressions sont survenues à une vingtaine de reprises, a témoigné au procès la victime, qui effectuait des travaux rémunérés sur les propriétés de Leclerc. Quand Alain Fortier est devenu adulte, Leclerc l’a sodomisé à une dizaine de reprises.
Le juge Jean Asselin a cru le témoignage d’Alain Fortier, « transparent », sur toutes les agressions sexuelles. L’accusé n’a pas témoigné pour sa défense.
Abus de confiance
Le magistrat a conclu à « l’inégalité des rapports de force » entre l’accusé et sa victime. Sous « l’emprise » de Leclerc, le jeune homme n’a jamais consenti aux activités sexuelles, a estimé le juge. Même les agressions commises quand la victime était adulte l’ont été par abus de confiance, a-t-il tranché.
Alain Fortier, auteur d’un livre sur son histoire et fondateur d’un organisme venant en aide aux victimes masculines d’agression sexuelle, avait fait lever l’ordonnance de non-publication qui protégeait son identité lors du procès. « Une page de son histoire » tournée, il souhaite maintenant « se reconstruire ».
S’il n’éprouve aucune haine pour son agresseur, il est déçu que ce dernier ne se soit jamais levé pour avouer ses crimes. « Mon entraîneur, ç’a été une personne de confiance et signifiante pour moi, et il m’a toujours montré dans la vie que quand tu fais quelque chose, tu dois en assumer les conséquences », a-t-il exprimé, peiné.