SNC-Lavalin: le Comité de la justice clôt son enquête
Coup d'oeil sur cet article
OTTAWA | En dépit des demandes des partis d’opposition à Ottawa, le comité parlementaire chargé de faire la lumière sur l’affaire SNC-Lavalin n’ira pas plus loin.
À majorité libérale, le Comité permanent de la justice et des droits de la personne de la Chambre des communes a voté mardi pour clore le dossier.
Dès lundi soir, les libéraux de ce comité estimaient avoir rencontré suffisamment de témoins, tout en soulignant que le travail du commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique, qui s’est saisi du dossier, se poursuivait.
Or, conservateurs et néo-démocrates réclament notamment le retour de l’ancienne procureure générale, Jody Wilson-Raybould, pour qu’elle raconte devant le comité «l’ensemble de son histoire».
En Chambre, le chef des conservateurs du Canada, Andrew Scheer a parlé mardi «d’affront à la démocratie», d’«abus de pouvoir» et «d’attaque sur le Parlement, tout ça pour empêcher les Canadiens d’apprendre la vérité».
Pour leur part, les néo-démocrates estiment que les libéraux «ont utilisé le Comité de la justice comme instrument pour réaliser leur objectif politique d’anéantir tous les efforts visant à obtenir la vérité». Le NPD a aussi réitéré sa demande pour une enquête publique.
Depuis plus d’un mois, les allégations d’ingérence politique secouent le premier ministre et continuent de lui coller à la peau. Lors de son témoignage, l’ex-ministre Wilson-Raybould a allégué avoir subi des pressions soutenues et inappropriées pour intervenir en faveur d’une entente hors cour avec le géant de l’ingénierie SNC-Lavalin.
Devant ce même comité parlementaire, l’ex-bras droit de Justin Trudeau Gerald Butts ainsi que le greffier du Conseil privé, Michael Wernick, ont présenté une version différente des faits. Ce dernier, qui est le plus haut fonctionnaire fédéral au pays, a annoncé sa retraite, lundi.
Dans la même journée, Justin Trudeau a annoncé que l’ex-vice-première ministre libérale, Anne McLellan, conseillera le gouvernement fédéral sur les questions soulevées par l’affaire SNC-Lavalin.