La soutane d’un prêtre l’a protégé
Le suspect de l’agression au couteau à l’oratoire Saint-Joseph avait déjà été accusé pour harcèlement criminel
Coup d'oeil sur cet article
**Les images contenues dans cet article pourraient choquer. Nous préférons vous en avertir.
Le recteur de l’oratoire Saint-Joseph poignardé en pleine messe, hier, a été sauvé par l’intervention de ses fidèles qui se sont interposés au péril de leur vie entre l’assaillant et l’homme d’Église.
« C’est un geste héroïque, absolument. On ne peut pas assez remercier ceux qui sont intervenus », soutient la directrice des communications pour l’oratoire Saint-Joseph, Céline Barbeau.
Une soixantaine de personnes assistaient à la messe de 8 h 30 célébrée par le père Claude Grou, le grand patron du lieu de culte imaginé par le saint frère André.
Une dizaine de minutes après le début de la cérémonie, un homme de forte stature avec une casquette blanche enfoncée sur les yeux s’est dirigé d’un pas rapide et déterminé depuis son banc à l’arrière de la crypte vers l’autel. Selon nos informations, il s’agirait de Vlad Cristian Eremia, un Montréalais de 26 ans.
Le religieux de 77 ans a tenté de fuir l’assaillant avant d’être atteint au thorax et au flanc par le « couteau de cuisine » de 15 centimètres. Le père Grou s’est débattu avec son agresseur, l’entraînant même au sol, avant que la foule ne s’en mêle.
Intervention providentielle
Immédiatement, un homme au manteau rouge a interpellé Eremia et l’a détourné de sa victime avant d’être rejoint par d’autres pèlerins choqués par le geste.
« Je n’avais pas vu le couteau tout de suite. Je l’ai regardé droit dans les yeux et je lui ai parlé. Il s’est calmé un peu », raconte Claude Bergeron, l’un des premiers à être intervenu.
Eremia a figé avant d’être complètement maîtrisé par les agents de sécurité qui étaient dans la sacristie. Les policiers ont pris la relève quelques minutes plus tard.
« Son comportement était étrange, mais il n’a rien dit, affirme également Pierre Vernier, qui assistait à la messe. Il fallait de la bravoure pour foncer sur un gars de cette charpente comme ils l’ont fait. »
L’archevêque de Montréal, monseigneur Christian Lépine a aussi souligné le geste de ceux « qui ont protégé avec courage le père Grou ».
Heureusement, la soutane du religieux de la congrégation de Sainte-Croix a empêché que la lame ne pénètre profondément et il n’a souffert que de « lacérations superficielles », ont indiqué les autorités.
Il était déjà sur ses deux jambes lorsque les policiers et paramédics sont arrivés.
« [Père Grou] tient à dire qu’il va bien. Il est en état de choc, mais il a une bonne voix et il est entre bonnes mains », relate Mme Barbeau, qui a pu s’entretenir avec l’ecclésiastique depuis son lit d’hôpital.
Antécédents
Les motifs de cette violente attaque n’étaient toujours pas connus en fin de journée.
« C’est un geste isolé d’une seule personne », a toutefois confirmé l’agente Caroline Chèvrefils, de la police de Montréal.
Eremia doit comparaître cet après-midi au palais de justice de Montréal.
Il avait obtenu une absolution inconditionnelle en 2017 en lien avec une affaire de harcèlement criminel. L’individu qui était sans emploi a déclaré faillite en 2016 avec plus de 16 000 $ de dettes.
– Avec la collaboration d’Andréa Valeria, Maxime Deland, Agence QMI, et TVA Nouvelles
En état de choc
« Nous sommes tous en état de choc devant un acte de violence qui se déroule chez nous dans un endroit dédié à la paix. »
« Quand je l’ai vu, je suis sorti en hurlant pour aller à la sacristie pour alerter la sécurité. »
« C’est la première fois qu’une personne est agressée physiquement à l’oratoire, et la dernière on l’espère. »
– Céline Barbeau, directrice des communications de l’oratoire Saint-Joseph
« Quel geste horrible et inexcusable qui n’a aucunement sa place à Montréal. Je suis soulagée d’apprendre que la vie du père Claude Grou [...] est hors de danger et que son état est stable. »
– Valérie Plante, mairesse de Montréal