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Tu as peur de quoi, maman?

Les hauts et les bas de la vie de maman, racontés avec franchise et autodérision

Tu as peur de quoi, maman?
Illustration Adobe Stock

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Mon grand de trois ans et demi a une peur bleue du bruit que font les toilettes publiques en chassant l’eau. L’autre jour, je lui expliquais qu’il n’y avait aucune raison d’en être effrayé.

Même si elles semblent souvent avoir été conçues pour succionner l’univers tout entier dans leur tourbillon, « aucune chance qu’une toilette t’avale tout rond, mon coco. Mais, tu sais, c’est normal d’avoir peur, parfois. On a tous un peu peur de quelque chose.

— Mais de quoi tu as peur, toi, maman ? »

Si tu savais, mon petit poulet.

J’aurais pu lui dire la vérité. Que sa mère frôle parfois la folie avec sa liste ridicule de trucs qui l’effraient. Même si j’ai l’air chill avec ma petite eau chaude citronnée, j’ai toujours peur de quelque chose.

J’ai peur des araignées, les petits espaces clos, des camions sans fenêtres, des fantômes et des esprits. La faute à Dossiers Mystère circa 1990.

Je me fais toujours des scénarios catastrophes quand je passe sur un pont ou dans un tunnel. Les grands plans d’eau me rendent nerveuse et si je ne vois pas le fond du lac, pas question d’y barboter. On ne sait jamais ce qui pourrait nager là-dessous.

La plus grande peur des mères

Les peurs de moms diffèrent, aussi irrationnelles soient-elles, mais on a toutes la même en commun : on a peur pour nos enfants.

Lorsqu’on devient mère, un déclic se fait dans notre cerveau. On est soudainement à l’affût du moindre danger, petit ou grand. Comme la peur que nos petits soient les proies de prédateurs sexuels. Impossible de les laisser jouer au parc seuls de peur qu’ils ne deviennent une statistique.

Parlons-en de cette statistique

Il n’y a jamais eu si peu d’enlèvement d’enfants qu’aujourd’hui, et pourtant, on n’a jamais autant surprotégé nos rejetons. Les joies de l’information en temps réel.

Je suis maman. Une partie de moi existe à l’extérieur de mon corps. Il marche, parle, fait ses propres choix, et j’ai toujours une peur bleue qu’il sorte de mon champ de vision.

Comme dimanche passé, à l’épicerie. Dix secondes d’inattention et petit poulet était déjà parti, clopin-clopant, zieuter tranquille l’allée des viandes fraîches. Cinq bonnes minutes se sont quand même écoulées avant que son père et moi ne lui mettions le grappin dessus. Cinq interminables minutes à parcourir toute la superficie du supermarché à prier que ça ne nous arrive pas. Pas à nous.

Pour en revenir à la question de mon garçon, je ne lui ai pas dit la vérité. Je me suis dit qu’il était trop jeune pour savoir ce que sont les pédophiles et le monstre du Loch Ness, alors je lui ai parlé de cette fois où j’ai vu une araignée dans le salon. J’avais pris un verre et une feuille de papier pour aller la remettre dehors (la chanceuse).

Les yeux tout ronds, il m’a chuchoté : « Oh, tu es courageuse, maman !

— Tu sais quoi, mon poussin ? C’est héréditaire ».

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