Une visite à là clinique
1933
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La clinique Laurier et Max Seigler
Dans les années 1930, Laurier est un district dense où la population s’est diversifiée rapidement en accueillant des Canadiens français, des anglophones et des immigrants italiens et juifs, surtout. Max Seigler est l’un de ceux-là, juif roumain qui a grandi à Montréal. À cette époque, il est courtier d’assurances et dirigeant communautaire, très impliqué dans la santé publique. Il remporte les élections municipales pour Laurier en 1930 et devient l’échevin du secteur. Son rôle lui permet d’ailleurs d’avoir une plaque à son nom sur le fronton de la toute nouvelle clinique Laurier. La joute politique lors des élections municipales de 1934 est dure : Seigler subit les attaques antisémites de certains nationalistes très conservateurs. La clinique est vandalisée au nom d’un grand « nettoyage » réclamé par les supporters du candidat Omer Langlois, dont plusieurs appuient même le militant fasciste pronazi Adrien Arcand ! On tolère mal la présence d’un juif en tant que représentant de la majorité catholique... Seigler, qui parle français et dont les partisans viennent de toutes les cultures, remporte tout de même les élections.
Bébé grandit bien !
Durant la campagne électorale, Max Seigler insiste sur le fait que la clinique qu’il parraine est ouverte à tous sans distinction et que le personnel est d’origine canadienne-française. La clinique se spécialise dans les soins pédiatriques. Cette discipline s’est grandement développée dans les 20 dernières années : les médecins et les infirmières se donnent pour mission scientifique de « former » les femmes au métier de mère. On les encourage à visiter la clinique régulièrement pour évaluer l’évolution de leur rejeton. « Grandit-il ? Que mange-t-il ? L’allaitez-vous, madame ? » Il est conseillé de limiter le biberon, ou d’en avoir un usage contrôlé. On rappelle que l’allaitement maternel limite les risques de gastro-entérite. La qualité du lait de vache ou artificiel laisse à désirer, et en temps de crise, bien nourrir sa famille peut représenter un défi budgétaire réel pour les femmes du quartier, souvent issues de la classe ouvrière.
Les jeunesses musicales du Canada
L’ancienne clinique n’existe plus depuis la fin des années 1960. Un organisme très important pour le développement de la musique chez la jeunesse s’y installe officiellement en l’an 2000, Les Jeunesses musicales du Canada. Elles font partie d’un mouvement international, fondé à Bruxelles en 1945 pour permettre l’épanouissement des jeunes par la musique, classique notamment. Mais l’organisme canadien existe lui-même depuis 1949 et voit le jour à Saint-Hyacinthe. Les 40 sections nationales des JMC offrent plus de 700 concerts par année, dans 150 lieux différents au Québec, en Ontario et dans les Maritimes. Depuis sa création, l’organisme a soutenu l’essor de plusieurs virtuoses canadiens reconnus internationalement, comme Louis Quilico, Maureen Forrester, Lyne Fortin ou Marie-Nicole Lemieux.