Air Transat: «C’est beaucoup d’émotion pour moi», dit François Legault
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Sans cacher que c’est avec «un pincement au cœur» qu’il a appris qu’Air Transat sera vraisemblablement achetée par son «compétiteur» Air Canada, François Legault se réjouit de savoir que le siège social de l’entreprise qu’il a cofondée restera à Montréal.
«C’est beaucoup d’émotion pour moi, ce matin, a réagi le premier ministre. Je l’ai appris hier soir... Une nuit à me rappeler des beaux souvenirs, entre autres, le premier vol d’Air Transat à Mirabel... Tous les employés sur la piste qui pleuraient de joie d’avoir réussi ce vol à l’heure.»
M. Legault considère somme toute comme une «bonne nouvelle» le fait qu'une entreprise comme Air Canada soit en voie de mettre la main sur Transat.
«Ce qui est important, c’est vraiment de s’assurer que le siège social reste au Québec. Et puis, Air Canada, bien, son président, Calin [Rovinescu], vit depuis l’âge de 5 ans à Montréal et parle très bien français, a été associé principal d’un grand bureau d’avocats, donc [est] bien connu dans le monde des affaires. La majorité des membres de la haute direction d’Air Canada sont à Montréal», a-t-il souligné.
Plus de hauts dirigeants au Québec?
Le premier ministre s’inquiète toutefois du fait qu’environ le tiers des membres de la haute direction soient à l’extérieur du Québec.
«Air Transat avait 100% de son siège social puis de sa haute direction à Montréal», a rappelé M. Legault. «Est-ce qu’on peut faire mieux pour avoir plus de monde de la haute direction d’Air Canada au Québec, garantis à long terme au Québec? Bien, ça fera partie des discussions.»
Cette inquiétude est partagée par le chef parlementaire du Parti québécois, qui estime que le siège social d’Air Canada n'est pas «véritablement» situé à Montréal.
«Non, je ne crois pas à ça. Sur papier, il est à Montréal, mais les décisions se prennent à Toronto, parce que le nouveau hub en matière aéroportuaire, c’est l’aéroport Pearson», a dit M. Bérubé.
Le député péquiste de Matane–Matapédia se fait aussi du souci au sujet de la concurrence.
«Si on élimine un joueur, c’est sûr que les prix sont susceptibles d’augmenter [...] pour le coût des vols dans les destinations du Sud, notamment», a-t-il observé.
«Qu’un grand transporteur achète Transat, il y a certainement, en termes de concurrence, des questions à se poser», a réagi dans le même sens le ministre des Transports, François Bonnardel.
«Une solution québécoise»
Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a qualifié la transaction en voie d’être complétée de «solution québécoise».
«Air Canada n’a demandé aucune assistance financière au gouvernement», a-t-il rapporté.
M. Fitzgibbon estime que le conseil d’administration d’Air Transat «a pris une bonne décision» en laissant 30 jours à d’autres acquéreurs potentiels pour déposer une offre bonifiée.
Le cas échéant, le ministre de l’Économie n’écarte pas la possibilité que le gouvernement soit de la partie.
«S’il y a une autre solution québécoise, à un prix supérieur, que le conseil d’administration d’Air Transat jugerait appropriée, nous pourrions participer à cette opération-là», a indiqué M. Fitzgibbon.