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Rues de Montréal

<b><i>Rues de Montréal</i>, Collectif</b><br />
L’album sera lancé lors de la 8e édition du fbdm qui se tiendra du 24 au 26 mai à l’espace Lafontaine.
Photo courtoisie Rues de Montréal, Collectif
L’album sera lancé lors de la 8e édition du fbdm qui se tiendra du 24 au 26 mai à l’espace Lafontaine.

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Les festivités du 375e anniversaire de Montréal ont donné lieu à la publication de plusieurs bandes dessinées et livres d’illustrations dont 376 selfies pour Montréal de Philippe Girard, Les saisons de Montréal de Raphaëlle Barbanègre, les collectifs Le Montrealers et Un herbier de Montréal, ainsi que Paul à Montréal de Michel Rabagliati tiré de l’exposition présentée dans certaines ruelles du Plateau Mont-Royal. Voilà que le collectif Rues de Montréal sort à son tour.

Conjointement pilotée par le Festival BD de Montréal (FBDM) et la revue Planches, Rues de Montréal fut d’abord une exposition essaimée dans les parcs Petite Italie, Baldwin et Molson des arrondissements du Plateau-Mont-Royal et de Rosemont. Inspiré du mensuel Les rues de Lyon, le projet présentant 13 courts récits de huit planches portant sur différents faits historiques a attiré plus de 50 000 visiteurs de mai à octobre 2017. À l’origine, l’exposition urbaine Rues de Montréal devait s’achever sur la mise en ligne des bandes dessinées. « Publier un livre s’avérait être une importante charge de travail supplémentaire pour les équipes et, en 2018, Planches s’est vue dans l’obligation de faire une pause pour des raisons financières et de restructuration, explique le responsable des ventes et communications Mickäel Petitfrère. Lorsque le 14e numéro fut enfin publié en décembre 2018, l’envie de sortir ce livre était déjà bien ancrée dans nos esprits. Le FBDM était partant, tout le monde était motivé ». Les deux organismes ont lancé ce printemps une campagne de sociofinancement qui a rapidement atteint son objectif initial. Au-delà de son financement, le livre est une réelle réussite, par la richesse des sujets abordés et sa grande diversité graphique.

Montréal, métropole aux multiples facettes

Les quatorze artistes, menés par Olivier Jobin et appuyés par une équipe d’historiens, ont été invités à choisir un sujet et à le développer. « Quand j’ai vu que la liste de lieux historiques comprenait les Shop Angus, j’ai tout de suite dit oui, raconte Caroline Brault, récipiendaire du plus récent prix Aurora/Boréal pour Hiver nucléaire, qui a grandi non loin de là. J’ai passé beaucoup plus de temps à fouiller les archives du Canadian Pacific qu’à réaliser la BD en tant que telle. On apprend énormément de choses en faisant ce genre de travail. Je sais maintenant dessiner des locomotives au diesel ! » Si elle n’a pas hésité à changer son style graphique pour cette commande, il en va de même pour Djibril Morissette-Phan, jeune talentueux artiste qui œuvre dans le milieu du comics américain et qui publiera sous peu Crypto-Monnaie pour le compte de l’éditeur européen Le Lombard. « Le Jardin botanique a toujours été un lieu signifiant pour notre famille. Bien que notre projet sur le récit de voyage de notre mère et de son frère, qui ont quitté le Vietnam à l’adolescence pour venir s’établir ici en 1980, est encore à un stade embryonnaire, Rues de Montréal fut l’occasion d’établir une dynamique de création avec ma sœur. »

Jeik Dion, qui prépare l’adaptation en bande dessinée du roman Aliss de Patrick Sénécal, saisit lui aussi l’occasion de sortir de sa zone de confort avec une histoire sensible se déroulant sur la Plaza Saint-Hubert. « C’est assez impressionnant de voir des photos de la plaza Saint-Hubert dans les années 60. Ça ressemble à une image sortie de Blade Runner ou d’un film noir vraiment éclaté. J’ai simplement essayé d’utiliser les décors pour faire avancer une histoire. J’en ai profité pour faire quelques hommages, comme des citations de Michel Tremblay et d’autres trucs cachés. » Quant à elle, la néo-Québécoise Marguerite Sauvage, qui signe elle aussi plusieurs séries américaines dont Faith et Archie, aborde le Montréal interlope des années 20. « La première fois que je suis venue à Montréal, j’ai visité le bar Waverley, un repère où l’on retrouve beaucoup d’expatriés travaillant à Ubisoft, ce qui était le cas de mon conjoint et de pas mal de nos amis. L’histoire de ce lieu m’a interloquée. Ensuite, j’adore l’esthétique de cette époque, que j’ai tenté d’embrasser à travers ces pages. » Les treize récits qui composent l’ouvrage nous font redécouvrir avec ravissement une ville dont l’histoire est aussi riche qu’étonnante.

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