Le chemin du maire Fournier
8 août 1958
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Sarto Fournier et l’ouverture du chemin sur la montagne
Dans leurs complets d’été aux teintes claires, ces messieurs viennent de couper le ruban du chemin sur la montagne. On le nommera, dès le mois de septembre suivant, la voie Camillien-Houde, un curieux honneur à l’endroit de l’ancien maire qui aurait proclamé toute sa vie qu’il ne laisserait jamais des voitures traverser le parc, préférant encourager le public à utiliser, pour s’y rendre, les tramways de l’avenue du Parc ou de la Côte-des-Neiges. L’homme en plein centre de l’image est le maire Sarto Fournier, qui aura occupé le poste de 1957 à 1960, entre deux mandats de Jean Drapeau. Son héritage est quelque peu oublié de nos jours, mais sans ses premières démarches d’inscription, pas d’Expo 67 pour Montréal ! C’est à lui aussi qu’on doit le remplacement des tramways par des autobus. Décidément actif dans les transports, c’est sous son administration qu’on inaugure la voie maritime du Saint-Laurent et l’autoroute métropolitaine.
La résidence des Sœurs de Marie-Réparatrice
C’est un point de repère pour tous ceux qui prennent la route de la montagne. L’ancienne résidence des Sœurs de Marie-Réparatrice est tout juste en face de la voie qui monte vers le sommet. La congrégation est fondée en France en 1857 par une veuve belge, Émilie d’Oultremont, et un heureux hasard des mots mène la communauté dans le secteur Outremont. Les sœurs habitent les flancs de la montagne depuis 1912, peu de temps après leur arrivée au Québec, et l’édifice a été bâti à leur intention. L’action de la congrégation se concentre surtout sur la prière et la catéchèse avec le public. Elles organisent notamment des cours du soir qui accueillent plus de 200 personnes, des neuvaines de prières ou des périodes de retraite spirituelles. La chapelle possédait un orgue Casavant, déménagé à l’église Saint-Arsène, rue Bélanger. Le bel édifice de briques jaune paille aura accueilli les religieuses jusqu’à sa vente pour conversion en condominiums, en 2002.
Photographes photographiés
Qui dit « inauguration publique » dit « photos officielles ». On croque ici quelques secondes entre deux poses, où les photographes eux-mêmes sont pris dans le cadre de leur collègue. L’homme à gauche est manifestement l’assistant du jour. L’objet qu’il tient dans sa main est un posemètre, instrument encore fort utilisé. La demi-sphère blanche diffuse la lumière pour informer le photographe des ajustements à faire sur la lentille de la caméra photo. Pour une séance en extérieur, comme en cette belle journée d’été, ce sera très utile. L’appareil de son collègue, nettement plus volumineux, fonctionne évidemment avec une pellicule et comprend un ancien modèle de flash, alors une sorte de coupole de métal qui vient projeter plus de lumière sur les sujets pour uniformiser la qualité de la photographie. « Messieurs, souriez ! »