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Air Canada risque de devoir payer beaucoup plus cher pour Transat

Le plus important actionnaire du voyagiste québécois ne veut toujours pas vendre

Le grand patron de Transat, Jean-Marc Eustache (au centre), a surpris tout le monde, le 30 avril dernier, en annonçant des discussions qui pourraient mener à la vente de l’entreprise.
Photo d’archives, Sylvain Larocque Le grand patron de Transat, Jean-Marc Eustache (au centre), a surpris tout le monde, le 30 avril dernier, en annonçant des discussions qui pourraient mener à la vente de l’entreprise.

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Tout indique qu’Air Canada devra mettre plus d’argent sur la table pour avaler le voyagiste québécois Transat.

Le plus important actionnaire des deux entreprises, Letko Brosseau, juge nettement insuffisante l’offre de 520 millions $ qu’Air Canada a annoncée pour Transat il y a deux semaines.

« C’est un prix qui reflète seulement les liquidités de l’entreprise et qui n’attribue presque rien aux 3 milliards $ de ventes par année, à la force de la marque, à l’équipement, aux avions et aux pilotes », a expliqué hier au Journal Peter Letko, cofondateur de la firme d’investissement.

Letko Brosseau détient 19 % des actions de Transat, tandis que le Fonds de solidarité FTQ en possède 12 %, et la Caisse de dépôt, 6 %.

M. Letko préférerait que Transat « répare » ses problèmes de rentabilité, notamment en améliorant ses pratiques d’établissement des prix, avant d’être vendue. Letko Brosseau examinera tout de même la proposition officielle d’Air Canada lorsqu’elle sera dévoilée, d’ici le 16 juin.

« Air Canada pourrait accroître son offre pour obtenir l’approbation finale compte tenu de la forte logique qui sous-tend la transaction », a noté l’analyste Benoit Poirier de Desjardins.

L’ombre d’Aveos

Le Fonds de solidarité FTQ n’est pas prêt, lui non plus, à se jeter tout de suite dans les bras d’Air Canada.

« Comme dans tous les dossiers, on va faire un bilan social qui va prendre en compte des facteurs comme les relations de travail, la langue de travail, le maintien du siège social et des emplois », a indiqué hier un porte-parole du Fonds, Patrick McQuilken.

Rappelons qu’Air Canada s’était mis la FTQ à dos en contribuant, en 2012, à la fermeture de l’entreprise de maintenance d’avions Aveos.

Fitzgibbon laisse la porte ouverte

Le gouvernement Legault, qui s’était rangé derrière l’offre d’Air Canada dès son annonce, s’est montré plus nuancé hier, notant que d’autres groupes québécois demeuraient intéressés par Transat.

« Nous sommes prêts à aider toute entreprise qui aurait une solution 100 % québécoise, a déclaré le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon. On a plusieurs discussions. Certaines ne sont pas très avancées, d’autres sont plus avancées. Il y a un intérêt assez important qui a été soulevé. »

Dominik Pigeon, de la firme FNC Capital, cherche à obtenir l’appui du Fonds FTQ et de la Caisse pour bonifier son offre.

« On a la meilleure équipe pour développer plusieurs axes de croissance chez Transat », a-t-il affirmé.

Vincent Chiara, du Groupe Mach, a quant à lui déploré la façon dont Transat mène son processus de vente, le qualifiant de « merdier » et reprochant à l’entreprise de ne considérer que le prix offert.

« Les intérêts des actionnaires et ceux de l’entreprise ne sont peut-être pas alignés », a-t-il estimé.

« Le conseil d’administration a considéré plusieurs éléments, notamment l’intérêt de la société et de l’ensemble de ses parties prenantes, l’environnement économique et réglementaire, le prix et les modalités de la proposition », a rétorqué un porte-parole de Transat, Christophe Hennebelle.

Pierre Karl Péladeau, qui souhaitait lui aussi mettre la main sur Transat, n’a pas voulu commenter, hier.

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