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Troisième lien: une facture de 4 milliards $ qui pourrait grimper

La vigueur de l’économie et la pénurie de main-d’œuvre pourraient gonfler les coûts

troisieme lien
En 2014, la Chambre de commerce de Lévis avait entrepris une croisade pour un troisième lien sous-fluvial entre Québec et Lévis. Ces esquisses, qui ne sont pas représentatives du projet actuel, avaient été diffusées. Illustration d'archives


Le troisième lien devrait coûter un minimum de 4 milliards $, mais la facture pourrait grimper en raison de l’inflation, de la rareté de la main-d’œuvre, de la multiplication des chantiers au Québec et de l’empressement de construire rapidement.

«Si j’avais à refaire la même étude aujourd’hui et qu’on me demandait de la mettre à jour, la seule chose que je ferais, ce serait d’ajouter l’inflation et d’ajuster les prix des matériaux», a commenté le professeur Bruno Massicotte, de l’école Polytechnique, qui a effectué en 2016 l’étude de coût et de faisabilité la plus récente sur un projet de tunnel qui emprunte sensiblement le même tracé que celui présenté jeudi par le ministre des Transports, François Bonnardel.

Les coûts du futur troisième lien sont la grande inconnue de l’équation. L’étude du professeur Massicotte chiffrait la construction à 4 milliards $. En ajoutant les coûts de maintenance, la facture grimpait à 6,3 milliards $ pour la durée de vie de l’infrastructure, soit 100 ans.

Le maire de Québec, Régis Labeaume, avait quant à lui soutenu que les contribuables pourraient se retrouver avec une note avoisinant les 10 milliards $.

Le ministre des Transports, François Bonnardel, n’a pas dissipé le flou, jeudi. Il a affirmé que les coûts ne seraient connus qu’au moment du dépôt du dossier d’affaires dans «à peu près un an».

Multifactoriel

Le professeur Massicotte ne veut pas se prononcer sur le coût global du projet actuel en raison des nombreux inconnus, mais il estime que plusieurs facteurs peuvent faire évoluer les coûts. «Plus on veut aller vite, plus ça coûte cher, souligne-t-il. Plus on fait d’études et meilleure sera la certitude sur le prix.»

D’autre part, l’activité économique florissante peut aussi plomber la facture, dit-il. Avec la multiplication des chantiers routiers et des grandes infrastructures au Québec et dans la capitale, la main-d’œuvre déjà limitée se fera rare.

Il cite le Phare, le réseau structurant, l’élargissement des autoroutes, sans compter les nombreux projets dans la région de Montréal.

Il y a aussi le coût réel de construction qui fluctue dans le temps avec l’augmentation des salaires des ouvriers et le prix des matériaux, notamment.

300 M$ du kilomètre

Les coûts de construction estimés par M. Massicotte représentaient environ 300 millions $ par kilomètre pour la partie tunnel et structures de raccordement.

Ces sommes étaient à l’époque déclinées en dollars 2016 et n’incluaient aucune inflation. Or, le gouvernement prévoit faire la première pelletée de terre en 2022.

Il faut noter aussi que le professeur Massicotte avait prévu une structure qui consistait en deux tubes forés sous le lit du fleuve. Chacun de ces tubes comprenait deux voies de circulation.







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