Une portion du Nord pourrait être ouverte à l’industrie
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La Société pour la nature et les parcs (SNAP) craint de voir le gouvernement reculer sur son intention de mettre à l’abri du développement industriel 30 % du territoire du Plan Nord, soit l’équivalent en superficie de l’Allemagne.
Le dernier Plan stratégique 2015-2020 de la Société du Plan Nord faisait état d’une superficie de 50 % du territoire qui serait protégée de toute exploitation industrielle.
De cet immense territoire représentant plus du tiers du Québec, 20 % seraient constitués d’aires protégées et 30 % réservés à « des fins autres qu’industrielles », peut-on lire dans le document.
Or, les membres d’un comité chargé de définir l’avenir de ce 30 % de territoire ont récemment été informés qu’on souhaite enlever la mention « à des fins autres qu’industrielles » dans le futur règlement qui doit être livré l’an prochain.
Les coprésidents de ce comité, soit le sous-ministre à l’Environnement et le PDG de la Société du Plan Nord doivent faire une recommandation en ce sens, selon des documents consultés par Le Journal.
Cela fait craindre au directeur général de la SNAP, Alain Branchaud, qu’on ouvre toute grande la porte à l’industrie minière. Il s’agit d’un non-sens, dit-il.
« Le Québec avait une vision très avant-gardiste de la protection du territoire qui serait exempté de développement industriel, mais là, on a une tentative très forte de changer la vision mise en place », déplore-t-il.
Cibles insuffisantes
Dans son rapport annuel publié aujourd’hui, la SNAP reconnaît les efforts du gouvernement fédéral pour atteindre sa cible de protéger 17 % du territoire terrestre d’ici 2020, mais selon les données scientifiques les plus récentes, ce serait nettement insuffisant.
« On dispose de plus en plus de preuves démontrant qu’il est urgent de protéger la moitié de la planète et qu’il est possible de le faire », souligne la SNAP dans son rapport, où elle fait 10 recommandations. L’organisme exhorte entre autres Ottawa à protéger 30 % des eaux intérieures et du territoire terrestre au pays d’ici 2030.
« Il y a un cri d’urgence qui dit qu’il faut accélérer la protection du territoire afin d’éviter les crises qui nous guettent, soit les changements climatiques et l’effritement de la biodiversité », insiste Alain Branchaud. Il ajoute que le gouvernement devra continuer de revoir ses cibles de protection du territoire jusqu’à atteindre 50 % en 2050.