Elle a quitté le monde de la télévision pour élever des chèvres
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Troquer le bourdonnement des plateaux de télé pour le bêlement des bovidés, c’est le choix inusité qu’a fait Amélie Blanchard en décidant de se lancer dans l’élevage de chèvres.
Si la native d’Ottawa considère avoir trouvé sa place, la vie de ferme ne l’a pas toujours fait rêver. «Jeune, je voulais être productrice en télévision».
«J’ai commencé assez rapidement à travailler en production et à monter les échelons jusqu’à piloter des émissions comme Mordu de la pêche», raconte celle qui a réalisé un documentaire récompensé aux Gémeaux.
C’est la rencontre avec son copain Gavin Svensson, acteur de voix, qui a changé la donne.
«Il habitait en campagne près de Mirabel. J’ai emménagé chez lui et j’ai rencontré notre voisine qui élevait des moutons et filait la laine. J’ai trouvé ça tellement magnifique comme mode de vie que ça m’a inspiré. J’ai parlé de mon idée de ferme à Gavin et il a tout de suite embarqué.»
Entrepreneure aux champs d’intérêt multiples
Le couple s’est procuré deux chèvres en 2007 dans le but de démarrer leur ferme à Saint-André-Avellin en Outaouais.
Sans abandonner leur emploi respectif, ils ont souscrit à un programme du ministère de l’Agriculture pour apprendre les rouages de l’élevage. Une fois les certifications en poche, le duo a acquis plus de 70 chèvres. L’entreprise «La chèvre d’œuvre» était née.
Pourquoi avoir opté pour les chèvres au lieu des moutons?
«Notre troupeau est en bonne partie composé de chèvres cachemire qui produisent une fibre convoitée pour ses propriétés. Elles peuvent vivre dehors l’hiver sans problème. On est l’une des seules fermes avec ce type de chèvres au Canada. On peut donc en utiliser quelques-unes pour la reproduction et vendre des chevreaux à d’autres fermiers».
Si le retour à la terre lui a fait un grand bien, le métier de chevrière n’est pas de tout repos. «On nourrit les animaux matin et soir. Sans oublier le nettoyage des parcs, l’entretien de la ferme, le taillage des ongles, les vaccinations et ainsi de suite.»
Amélie recueille la précieuse fibre de cachemire aux 6 mois. Un moulin la transforme en fil à tricot et c’est ce produit final que l’entreprise vend.
En plus de la ferme, l’entrepreneure dirige la boîte de communication HotDogTrio et le Festival Twist, le plus grand rassemblement de fibre textile au pays. «Disons que j’ai toujours été quelqu’un qui travaille beaucoup».
Pour réaliser tous ces projets, Amélie a dû mettre en veille sa carrière en télévision et déménager ses pénates pour de bon en Outaouais. «Je m’ennuyais trop de mes animaux et l’aller-retour vers Montréal commençait à devenir lourd après quatre ans.»
La passion avant l’argent
Même si les choses vont bon train pour La chèvre d’œuvre, l’entreprise n’est pas près de rendre le couple riche. «Pour que notre ferme soit lucrative, il nous faudrait entre 2000 et 3000 chèvres», confie la femme d’affaires. En ce moment, Amélie et Gavin sont les deux seuls propriétaires et employés. Elle s’occupe du marketing pendant qu’il gère les opérations.
«Je ne crois pas que l’on va grossir notre ferme de sitôt. Ça prend déjà beaucoup d’énergie et avec mes autres business, je n’ai pas vraiment le temps, explique-t-elle. Honnêtement, on fait vraiment ça parce qu’on est passionnés».
Face aux embûches et à l’horaire chargé, regrette-t-elle parfois ce virage important? Amélie répond sans équivoque : «Je n’échangerais pas ma place pour rien au monde.»
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