Femme transformée en torche humaine à Québec. Elle criait: «Au secours! Je suis en feu!»
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Des résidents de la rue Arago Ouest, à Québec, ont tout tenté pour alléger les souffrances d’une femme de 27 ans transformée en véritable torche humaine et brulée sur environ 50% de son corps, hier soir.
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Martin Allard était sur sa galerie au deuxième étage, dans un immeuble voisin, quand il a aperçu des flammes dans la rue. Il a mis quelques instants avant de réaliser qu’une personne était en feu. Il n’en croyait pas ses yeux.
«Je pensais que c’était une torche qui brulait dans la rue. Elle courait après une personne. Elle s’est mise à crier au milieu de la rue. Elle criait: “Au secours! Je suis en feu!”. Tout d’un coup, je me suis dit: voyons, c’est une personne!», se souvient l’homme de 52 ans, disant avoir entendu un véritable «cri de mort».
Au même moment, un autre homme qui serait son assaillant semblait prendre la fuite en courant. M. Allard a dévalé les escaliers de son immeuble résidentiel pour secourir la jeune femme. Il décrit une véritable scène d’horreur.
Odeur d’essence
«Je lui ai dit: tire-toi à terre! Tire-toi à terre! Elle brulait. C’était tout le dos, les jambes, les cheveux. Je voyais tout ça bruler», dit l’homme révolté par ce qu’il a vu.
Il lui a ensuite arraché ses vêtements embrasés.
«Elle était en feu en arrière d’elle. Je la voyais bruler. J’ai tout pogné son linge. Elle était complètement nue. Je me suis dit: c’est ce qu’il faut que je fasse. Je ne peux pas faire autre chose», raconte M. Allard.
La malheureuse, brulée sur environ 50% de son corps selon les ambulanciers, aurait été aspergée d’essence ou d’une autre forme de combustible. C’est du moins ce que suggèrent deux résidents rencontrés par Le Journal qui font état d’une forte odeur de carburant.
La femme en flammes est demeurée consciente pendant les événements. Le retrait des vêtements a mis fin à son calvaire et une voisine a accouru munie d’un seau d’eau pour éteindre des petits foyers d’incendie au sol. Une autre a fourni une couverture.
«J’ai essayé de lui mettre la couverture, mais elle était tellement brulée qu’elle disait: ne faites pas ça monsieur, je suis trop brulée. Ça brule!», poursuit M. Allard.
État critique
La scène s’est déroulée en présence des deux enfants en bas âge de la victime et de sa mère. Ils n’ont pas été blessés, mais tout de même évalués à l’hôpital.
La femme de 27 ans luttait toujours pour sa vie, samedi, et recevait des soins pour les grands brûlés dans un hôpital de Québec.
Selon des voisins, elle venait en début d’été d’emménager dans un logement de la rue Arago.
Ce matin, des cendres provenant vraisemblablement des vêtements de la dame témoignaient encore du terrible drame sur la chaussée.
Les policiers ont arrêté son ex-conjoint samedi après-midi à Drummondville pour tentative de meurtre.
Des voisins traumatisés
«C’est horrible. Je ne pensais jamais voir quelqu’un en feu de ma vie. Elle était en flammes de la tête aux pieds. Ça sentait l’essence ou le mazout, je ne sais pas. Ça sentait même à l’étage.» Nancy Giroux, 45 ans, une voisine qui a tenté d’aider la victime avec un seau d’eau
«J’ai vu comme une boule de feu. [...] On voit ça à la télé. À l’âge que j’ai, c’est la première fois que je vois ça et je ne veux plus jamais voir ça. C’est quelque chose.» Gaétane Pearson, 66 ans, une résidente de la rue Arago
«C’est ma phobie, le feu. Hier soir, j’en shakais, je tremblais.» Lisette Lachance, une résidente de la rue Arago